19 mai 2013 permalink
Ce qu'on attend d'un appareil photo c'est que pour des conditions similaires il vous donne une photo similaire, reflet d'une réalité (subjective … la réalité que vous avez perçue ou cru percevoir). D'un appareil numérique à l'autre, de plus ou moins subtiles différences peuvent apparaître suivant les réglages (contraste, saturation, …) choisis. Auparavant, c'était le type de pellicule qui jouait ce rôle.
Le pola actuel, celui d'Impossible Project, est plus perturbant … moins de déterminisme, plus de probabilisme. Il n'est pas toujours (jamais ?) facile de prévoir ce que va donner un cliché. La chimie, les conditions de température, … et, pourquoi pas, l'âge du capitaine semblent jouer pour vous donner un cliché souvent inattendu.
En intérieur, avec flash, il semblerait qu'il soit possible de garantir approximativement le résultat (conditions généralement plus reproductibles ?), par contre en extérieur …
L'autre jour, je prends deux clichés (ici) , un peu sombres mais une palette de couleurs plutôt large. Le lendemain (quelques degrés de moins, en dessous des 18°C préconisés, un temps plus ombrageux) et mes polas se la jouent « période bleue ». Surprise. Déception (?). Par contre, dans la galerie du forum Polaroid Passion, je constate qu'assez souvent, c'est l'orange qui prédomine. Bizarre …
Alors, probabilisme ? En fait, non. Juste, que la gamme des paramètres intervenant est large, pas toujours bien définie et leur maîtrise est difficile.
Alors, oui le résultat sera probabiliste ou du moins difficilement prédictible. Et comme un pola prend une petite heure pour se dévoiler à nous, il faudra soit attendre, soit shooter au risque d'être (chèrement) déçu.
Et donc une petite série « période bleu-glauque » …
La gare de Lille-Flandres …
Idem … Nord-Pas de Calais, Bad Trip ? (Non, j'aime Lille) …
Une fresque de Jimmy C (James Cochran) au pied de la passerelle aérienne enjambant les voies …
14 mai 2013 permalink
ainsi débute ce poème calligramme (voir à la 7ème page de ce pdf) de Guillaume Apollinaire
Voici la maison où naissent les étoiles et les divinités
Cet arbrisseau qui se prépare à fructifier te ressemble
Un cigare allumé qui fume
Vous amants couchés ensemble
Vous séparez mes membres
Il est illustré (rue Guillaume Apollinaire à Wazemmes), en respectant la « mise en forme calligraphique » du poète, par une très belle fresque de Fabien Swyngedauw (La Yeah! Production), artiste lillois.
En attendant les photos à découvrir sur @necDOT (mon autre moi), un petit pola pris au SX70 avec un film P70 …
10 mai 2013 permalink
A l'opposé de l'indiscutable 1+1=2 se trouve, peut-être, … le haïku, fuzzy logic face à l'impitoyable binaire.
Si un terme peut caractériser cette forme de poésie c'est évanescence … quand la réalité fatiguée d'être elle-même se dissout dans l'éther, s'évapore dans le souvenir et diffuse dans l'imaginaire.
Ainsi ce haïku de Yosa Buson (considéré comme un des maîtres du haïku à côté de Bashô)
La fin du printemps
hésitantes , les dernières
fleurs de cerisier
(Yuku haru ya shunjun to shite oso sakura) [Buson]
Dans les polas, il y a quelque chose qui nous ramène aux haïkus … évanescence, chimie aléatoire, suggestion à partir d'un réel ordinaire.
… fleur de magnolia …
… le photographe et le sakura …
4 mai 2013 permalink
Le tourisme c'est aussi, un peu mais pas trop, les cartes postales, les clichés, au sens figuré comme au propre. Ainsi Paris c'est … beaucoup de choses, plus vraiment authentiques, et, pourtant, tellement attachantes.
Montmartre, sa basilique, ses escaliers, sa place du Tertre, ses portraitistes (un peu collant, avouons-le), ses touristes (ne leur jetons pas la pierre … on en est), son vignoble … Montmartre sans qui Paris ne serait plus exactement Paris [1. J'exagère évidemment].
Évidemment, Montmartre c'est le Sacré-Cœur …
… Et ses petites rues pentues, en escalier
c'est aussi le moulin de la Galette …
… la place du Tertre, l'occasion de s'y faire (refaire ?) le portrait …
et Montmartre sans Amélie Poulain serait-ce encore Montmartre ?
30 avril 2013 permalink
Difficile d'y échapper … « Les marronniers verdoient et les verdoissiers marronnent » aurait dit Pierre Desproges. Et c'est finement observé.
Il disait aussi, parmi tant d'autres choses (ici)
L’homme est un être doué d’intelligence. Sans son intelligence, il jouerait dans l’herbe ou ferait des bulles au lieu de penser au printemps dans les embouteillages
Et oui, c'est le printemps … enfin.
Deux petits polas de saison : SX70 Sonar (équipé d'un filtre ND sur l'objectif) et film PX680 (normal et golden frame)
Fleurs de poirier …
Et muguet bleu (du moins, je le pense) …