Les films Impossible Project (successeurs des films Polaroid), restent, je l'ai déjà dit en deçà de leurs prédécesseurs Polaroid malgré les efforts et progrès d'Impossible Project. Les dernières « moutures » deviennent franchement acceptables même si, pour certains, l'imprévisibilité des anciennes versions avait un « certain » charme.
Pas question de shooter n'importe quand, n'importe où … les limitations sont encore nombreuses : Température (si possible entre 13 et 28°C), manque de luminosité (flou de bougé assuré pour les films 100 ISO pour SX70, un peu moins pour les 600 ISO), écarts de luminosité (l'alternance de zones d'ombre et de plein soleil trompe la cellule), flash limité, temps de développement (40 min pour les films couleur. Pas question d'attendre pour voir ce que ça donne. Et moins de 10 min pour les noir et blanc … l'instantanéité serait-elle – presque – de retour ?). Les ignorer et c'est la cata … si un pola raté à plus de 2€ est une catastrophe ;-(
Avec un peu d'habitude on parvient à maîtriser un peu mieux le shooting mais, assurément, l'hiver n'est donc pas la meilleure période pour les polaphiles et le retour du soleil est apprécié.
Un triptyque « skyline » (j'aime shooter les buildings, têtes enfouies dans un ciel bleu) même si, ici, le problème « ombre-plein soleil » est réel …
{SX70 Alpha / Film SX70}
Et quelques narcisses, eux aussi, têtes dans le ciel …
Conscient de mon addiction, je me suis précipité vers le Larousse.fr pour savoir ce qui se cachait réellement derrière le mot sexy
Qui a un charme attirant et aguichant, qui a du sex-appeal.
Une telle explication ne pouvait totalement me satisfaire car qu'entendait-elle par sex-appeal ?
Charme sensuel qui émane de quelqu'un, d'une femme en particulier, et qui provoque le désir.
J'avoue que quand je vois une photo d'Andy Warhol ou de John Lennon avec un SX70 ou encore de Patty Smith avec un Polaroid 250, une certaine émotion m'envahit … et Andy, John ou Patty n'en sont pas réellement la cause. Je suppose que l’auteur pensait » … d’une femme en particulier, et d’un objet en général … » mais que, craignant une lapidation méritée, il a censuré sa définition.
Alors, oui, le SX70 est sexy et à défaut de désir, il provoque une émotion certaine. Celle de tenir un bel objet complètement fonctionnel alors qu'il a déjà plusieurs décennies au compteur, celle d'assister en temps réel à un accouchement ( hélas, non remboursé par la sécurité sociale …) photographique, …
Un petit pola. J'aurais pu shooter un SX70 avec un SX70, top narcissisme, mais non … mais ne sont-ils pas sexy eux aussi, le pola The Reporter et Mr B ? Qui a parlé de culte de l'objet ?
{Polaroid SLR680 / Film IP B&W600}
Ce petit film d'époque (1972) produit par Polaroid vaut mieux qu'un long discours …
Cliché Hipstamatic modifié avec l'application Polamatic
Comme d'habitude il ne s'agit pas d'un test à la rigueur scientifique implacable, non … quelques essais, des impressions, qui ne manqueront pas de s'affiner.
Après avoir essayé « en vrai » le transfert d'émulsion de films Impossible Project SX70 et Color600, je me suis tourné vers le film B&W600 en lui appliquant « ma » technique décrite dans un précédent billet.
Et là, quelques surprises …
Après découpage des bordures, la séparation de l'émulsion sur la fine couche de Mylar (plastique transparent) et du fond cartonné noir ne se fait plus aussi aisément. L'émulsion adhère plus fortement au carton qu'au plastique. Il me semble que cela vient du fait que les résidus chimiques (entre l'émulsion et le carton noir) ont séché plus fortement et collent ces deux parties (les polas du test avaient plus d'une semaine … qu'en est-il avec une photo « fraîche » ? … À essayer). J'ai opéré différemment et en procédant avec délicatesse sous l'eau courante, j'ai séparé l'ensemble émulsion-résidus-carton du Mylar transparent.
Ensuite dans l'eau tiède, j'ai séparé l'émulsion du carton en essayant, avec un succès partiel, de la débarrasser des résidus chimiques blanchâtres .
L'étalement de l'émulsion sur le support papier aquarelle humide ne pose aucun problème. Et, après séchage, l'adhésion émulsion-support est parfaite.
… Et tout à coup un doute m'étreint … endroit-envers … si la caisse de la guitare est bien positionnée je doute pour le manche. En fait, je ne doute pas (j'aimerais…). J'en suis sûr. Et pourtant, à la pose, ça me semblait ok.
Une des étapes essentielles du processus de développement d'un film Impossible Project est l'éjection du pola avec, en passant entre deux rouleaux, l'écrasement de 3 « gousses » de produits chimiques disposées sur toute sa largeur et étalement le plus régulièrement possible sur pellicule.
Au cours de l'écrasement, il peut se faire qu'un peu de produit suinte hors du pola et souille les rouleaux. Ces souillures, même légères, peuvent perturber l'étalement et détériorer votre belle photo … Les points lumineux (taches bleues observables sur les 2 photos, surtout celle de droite) pourraient être attribués à une fuite de lumière du soufflet. La répétitivité sur une même verticale laisse penser qu'un dépôt (même minuscule) a perturbé l'étalement des réactifs et s'est reproduit à chaque tour lors de la rotation des rouleaux, diagnostic corroboré par un retour à la normale après nettoyage des rouleaux (et n'attendez pas la fin du film … on peut à tout moment ouvrir le pola, sans extraire la cartouche de film évidemment, pour faire un brin de toilette aux rouleaux).
Il peut aussi arriver à la longue qu'un léger dépôt se fasse au niveau de la fente de sortie du pola, perturbant une éjection fluide. En passant plusieurs fois un darkslide par cette fente (en la glissant par dessus les rouleaux du pola ouvert) on la débarrasse de ces souillures.
Il est donc conseillé de veiller à chaque changement de film de procéder au nettoyage minutieux des rouleaux (coton tige humecté eau savonneuse ou alcool). Sans attendre que vos rouleaux soient encrassés comme sur son pola, suivez les conseils, tout en délicatesse 😉 , de Dave de chez Impossible Project
Dans mes précédents billets (ici et ici), je narrais sur le vif mes tentatives de transfert d'émulsion de films Fuji FP-100C et Impossible Project (PX70, PX680, Color 600 et SX70).
J'ai abandonné (pour y revenir plus tard ?) les films Fuji. Évitons la dispersion contre-productive 😉 Et, bien que « ma » technique ne soit pas encore définitive, je procède globalement comme suit (désolé, pas de tutoriel video. Si vous avez des questions ou si voulez apporter vos suggestions – bienvenues, évidemment – utilisez les commentaires ci-dessous) …
On commence par découper les bords de la photo pour ne conserver que la partie exposée.
On sépare les deux couches superposées et on écarte le support noir.
On rince l'émulsion (toujours fixée sur un support plastique transparent) pour la débarrasser d'une couche blanchâtre de produits chimiques.
Ensuite, on plonge l'émulsion dans de l'eau assez chaude. Le décollage de la fine emulsion de son support plastique est assez rapide surtout si on « l'assiste » avec un pinceau (une fine zone en bordure à tendance, parfois, à résister …). Pas de panique si l'émulsion se recroqueville, s'enroule sur elle-même …
L'émulsion décollée est plongée dans de l'eau froide (1-2cm d'eau … moins il y a d'eau plus la manipulation est aisée) et posée/glissée (dans la video ci-dessous, le démonstrateur joue avec l'émulsion pour lui donner un peu plus de « vie ») sur le support papier aquarelle directement posé dans l'eau avec l'émulsion Impossible.
On peaufine le travail en « lissant » l'émulsion hors de l'eau avec un pinceau, ou un petit rouleau. On peut éliminer certains plis, des bulles d'air, … À ce stade, il est encore possible de replonger l'ensemble dans l'eau corriger/modifier/repositionner l'émulsion.
Pour terminer séchage et « mise sous presse » sous une pile de bouquins bien lourds.
On m’a conseillé de vernir (vernis anti-UV pour huile/acrylique) le transfert pour une meilleure conservation … je vais tester cette idée et vous ferai part très prochainement de mes constatations.
Quelques constatations (Impossible Project vs Fuji) supplémentaires …
Impossible Project
Fuji FP-100C
Emulsion très fine
dans l'eau assez chaude, se décolle du support plastique assez rapidement
plus fragile (déchirement)
tendance à se recroqueviller fortement, à suivre tous les mouvements de l'eau … assez énervant
semble etre plus grande que la photo originale
Sur le support, la photo est moins lumineuse, moins nette.
Adhère fortement au support (papier aquarelle)
Emulsion plus épaisse
dans l'eau assez chaude, se décolle du support plastique assez rapidement
moins fragile
(un peu) plus rigide … manipulation plus aisée
semble « rétrécir » par rapport à la photo originale
L'émulsion transférée est plus lumineuse.
Adhère peu au support (se décolle lors du séchage). Nécessité l'usage de colle.
En passant aux choses sérieuses j'ai sacrifié ;-( deux polas formant panorama (aïe ! retour impossible) …
… le panorama original (assemblé sous Photoshop) …
… et le panorama transféré, au look d'aquarelle. L'émulsion transférée est stable (affirmation à vérifier. Comme dit plus haut, une petite couche de vernis anti-UV pour huile/acrylique pourrait lui assurer longévité et stabilité. Je testé sous peu … suivez mes prochains billets) et mériterait donc un petit encadrement …
Je viens de découvrir une video assez intéressante (la séquence où le « manipulateur » joue avec l'émulsion malléable à souhait, …), un peu plus complexe (utilisation du film plastique intermédiaire, à mon avis pas vraiment nécessaire avec les films Impossible), …