Le printemps revient … du soleil et un peu de douceur. Les Polaroid aiment çà … et moi aussi.
Il y a quelques jours, je consacrais, dans la catégorie Polaroid vs Hipstamatic (confrontation toute pacifique de l'argentique instantané vs le numérique) un billet à l'ex-séminaire de Choiseul, superbe bâtiment reconverti en logements sociaux. L'endroit est pour moi, 100% béotien, un des plus beaux bâtiments de Tournai même si la visite se limite à l'extérieur (et encore … un « brave » vieux monsieur m'a interpellé de façon peu amène alors que je faisais des photos … oui, j'avais mis les pieds – pas la voiture – sur leur parking réservé. Propriété privée, ok, mais rénovée avec des fonds publics ! Non, mais … Y'en a, j'vous jure. De quoi plonger irrémédiablement dans la grossièreté.).
L'endroit m'inspire et j'ai extrait de mon frigo un film Fuji-FP 3000B, du noir et blanc instantané (format Polaroid pack 100) … un film dont la production a été définitivement cessée par Fuji 🙁
Malgré quelques supposées petites fuites de lumière, mon Polaroid 250 s'est régalé 😉 lui aussi.
Et en poursuivant la confrontation Polaroid face à Hipstamatic, une pola(hipsta)balade tournaisienne avec un bâtiment qui mérite qu’on s’y arrête ne fusse qu’un instant, côté pile et côté face
… l’évêque de Tournai, Gilbert de Choiseul de Plessis Praslin (1613-1671-1689), obtint du roi Louis XIV (1638-1643-1661-1667-1709-1715) l’autorisation d’ériger un séminaire à Tournai ou dans tout autre lieu du diocèse qu’il lui plairait.
Un premier séminaire fut d’abord érigé à Lille, mais comme il se trouvait trop éloigné du siège épiscopal, l’évêque fit construire à Tournai (1683-1692) le séminaire de Choiseul, avec l’agrément du roi Louis XIV, et en dépit des réticences des Consaux. Il était situé dans l’actuelle rue des Sœurs de Charité sur un terrain dépendant de l’évêque de Cambrai. Il sera construit par Arnould-Joseph Thiery, architecte du Roy, mais l’évêque ne verra pas son séminaire achevé car les travaux ne seront terminés qu’en 1692. (site des Guides de Tournai)
Février, un petit mois … et quant à moi ce sera une bougie en plus mais (virtuellement) ratée (pour certains c’est « pas de bras, pas de chocolat » et pour moi « pas de 29 février, pas d’anniversaire »).
Fin janvier, je jouais avec la double exposition de l’Image Spectra. Début février, je joue … les prolongations. Et dès le premier jour du mois ma Main Verte se retrouve dans la sélection Sunday Brunch d’Impossible Project sur Facebook. Et là revient ce questionnement … Qu’est-ce qu’une « belle » photo ? L’artificiel, le « mis en scène », … mouais … Par contre, je la vois bien en transfert d’émulsion sur papier aquarelle …
{Polaroid Image Spectra / Film Impossible Project Spectra Color / Double Exposure}
Et ce même jour, en bordure des Hautes-Fagnes, j’ai rencontré la neige (et aucune photo … si,si) alors que Tournai reste obstinément une no-go zone pour les petits flocons blancs. Grrrrrrr …
Et un petit retour vers le/du passé, Walt Kelly est sélectionné avec sa série Pogo (US, années 50) dans la catégorie Patrimoine au Festival d’Angoulême. J’ai ça quelque part au fond de ma bibliothèque. Deux Pogo, dans la collection Gag De Poche publiés dans les années 60 chez Dupuis (oui, ils sont un peu jaunis), traduction Yvan Delporte … J’adorais. Et le voilà réédité progressivement. Heureux de retrouver l’opossum de Virginie et ses potes des marais d’Okefenokee …
Et toujours pour bien commencer le mois … plus d’eau. Et je découvre l’existence secrète et mystérieuse des clapets anti-retour qui par, pure forfanterie, sont capables d’anti-aller. Help … A plumber ! A plumber ! My kingdom for a plumber.
Et le Dushechkin qui nous fait deux dents supplémentaires et 39.5° de fièvre (non, ce n’est pas les dents … Un docteur ! Un docteur ! Mon royaume pour un docteur.) … STOP ! Cool ! Vivre, oui … mais laissons-en un peu pour les jours à venir …
Fin 2015 aura lieu à Paris la Climate Change Conférence … oui une grande conférence. Notre petite planète aurait certainement préféré des petits actes. Qui (sur)vivra verra … En attendant, le trailer avec, à 1min 06sec, l’apparition brêve mais enflammée 😉 du Dushechkin et Inna. Mais, bon dieu, que font-ils là ?
{Polaroid SX70 Alpha with Film Impossible Project SX70 Color / Hipstapak Bushwick}
Le 12, un crochet par Wazemmes et une expo photo , photos d’ailleurs et d’ici, des portraits, des scènes de vie, et quand le virtuel Pierre prend chair, une rencontre un peu trop brève … et de belles photos. Et bravo Pierre … enjoy Marrakech.
Par contre à Copenhague aussi, on n’aime pas trop les petits dessins et caricatures. Mais que font ces bouquets sur le trottoir, là où fut stoppée la course de l’assassin ? Hommage ! Arrrrghhhh …
Pas vraiment l’occasion pour une escapade urbaine, il me reste mon home sweet home pour double-exposer mes polas … Comme celui-ci « pom pom pom pom … » ou « la 5ème de Bethoven en Polaroid » … 😉
{Polaroid Image Spectra / Film Impossible Project Spectra Color}
Et puis, toujours, Nivezé, et cette question « qui suis-je encore pour elle dont les souvenirs s’enfoncent de plus en plus dans un passé opaque ? ». Suffit-il d’être reconnu pour exister ? Ou pas ? That’s the question !
{Polaroid SX70 Alpha / Film Impossible Project SX70 Color}
Une nuit à Paris (un jour plus tôt et le défilé du nouvel-an chinois passait sous ma fenêtre … bonne année de la chèvre/bouc, yang 羊 quoi. De toute façon 新年快乐), une meteo martienne (je veux dire avec des giboulées du même nom et des rayons de soleil), une longue balade dans Paris 13, des polas un peu rosés (donc frais et gouleyants), Zabou et Levalet (street art toujours … bientôt sur @necDOT), des banh cuon, … et un bouquet printanier de Lyon Big-ben (la polabalade ici) …
{Polaroid SX70 Alpha/ Film Impossible Project SX70 Color}
Et, une sorte de hernie sur la ligne du temps, artefact du sablier, un peu après février mais bien avant mars, un moment réel mais qui ne peut pas être, no-go zone (bis repetitia …) calendaire, du moins en 2015 … oui c’est mon anniversaire, alors un autoportrait (soyons fou/flou), « Me, Myself and I … with flash »
{Polaroid Image Spectra / Film Impossible Project Spectra Color}
PS : ce n’est pas la non-bissextilité de l’année 2015 qui m’empêchera de faire peter la roteuse … Santé à toi, cher lecteur !
Il me semble avoir lu quelque part (d'accord, ce type de référence risquerait de dénoter dans une bibliographie sérieuse) que le développement d'un pola de chez Impossible Project mettait en jeu quelques 500 réactions chimiques … réactions croisées et secondaires comprises, je suppose. Quoique …
Et si on y ajoute la date de production et la « fraîcheur » du film, les conditions de conservation, les conditions extérieures comme la température, la lumière, la pression (euh … non … peut-être pas enfin si, si on parle de la pression des rouleaux), … allez savoir ce que donnera le pola au bout de 40 longues minutes de développement. Mystère, angoisse, … au programme.
Je fais donc partie de ceux qui se déclarent totalement désarmés face à ce phénomène aléatoire qu'est le développement du pola TIP. Aucune maîtrise, surprise totale … bonheur absolu ?
Ainsi, un pola TIP pris en extérieur pourra avoir une teinte plutôt rose-violet ou plutôt vert-bleu … Certains vous diront, prétendront, pleins d'aplomb, que les productions TIP de telle date seront comme çi ou comme ça, d'autres vous diront que c'est la température (développement conseillé entre 13°C et 28°C) … Il y a du vrai mais leurs certitudes me laissent rêveur.
Il faudrait tester, pas comme pour certaine revue médicale (prétendument scientifique) où 4 patients forment une population digne d'une étude statistique, … identifier les paramètres importants, isoler un de ces facteurs, varier les conditions, recommencer, multiplier les tests et … à plus de 2€ le pola … non, merci 😉
Prenons un exemple … lors d'un petit séjour à Paris (température extérieure 7-8°C), une œuvre murale, « Lost Lover in Paris », de l'artiste Zabou dans le quartier de la Butte aux Cailles. Mon Polaroid est un SX70 Alpha (le modèle Alpha peut être doté d'une sangle … la photo prise, on lâche l'appareil et on peut sans tarder protéger, mettre au chaud le pola), la molette darken/lighten une graduation vers darken (comme préconisé par TIP) …
Première photo … Date de production du film 12/2014, pola rangé dans un cold-clip (prévu pour les films pack 100) dans une poche intérieure d'une veste polaire (oui, je suis frileux) … Les (certains) spécialistes prétendent que les films de cette date donneront une teinte verdâtre, oui mais il fait si chaud dans le cold-clip …
Deuxiéme photo … un film de 01/2015, pas de cold-clip, pas de veste intérieure, juste dans un sac …
Troisième photo, un film de 11/2014 … cold-clip poche intérieure …
Entre les deux premières photos et la troisième, la composition est modifiée et la cellule réagit logiquement différemment.
Que retirer de cette expérience ? Pas grand chose, en fait 😉 … à température de développement élevée (disons supérieure à 25°C) le pola TIP sera plutôt rosé et à température basse plutôt verdâtre. Et comme pour tout bon phénomène complexe, dépendant de paramètres multiples, identifiés ou pas, les exceptions seront possibles sans être la règle. Quoique …
Et le premier qui s'exclame » tout ça pour ça ! » me cherchera la définition de « stochastique » dans le dico …
Et finalement, chimie verdâtre, chimie rosée, … qu’importe, l’amante de Zabou est si belle à la Butte aux Cailles.
En combinant un passage obligé à Paris, la recherche d’un tarif TGV pas trop exorbitant, beaucoup d’insouciance et très peu de planification, je me suis retrouvé … à Paris le lundi 23 février.
Dès l’arrivée à l’hôtel, le ton était donné, style « hier, c’était le défilé du nouvel-an chinois juste sous votre fenêtre ». Oui, ça eût valu le coup …
Ensuite, vérification des heures d’ouverture de la boutique Impossible Project (un SX70 à récupérer après presque 3 mois d’absence pour réparation) … à partir de 11h30 mais … fermé le lundi. Oui, ça démarrait mal …
Et puis, cet avertissement des jihadistes … « Paris, tremble ! ». Avec ma chance – j’ai jamais gagné à EuroMillions – je serais capable d’être pour l’occasion « the right man in the bad place ». Non, évitons. Et puis les Galeries Bidule … bof.
Un regard vers le ciel … on y voit ce que l’on veut y voir. Dans mon cas c’était ce rayon de soleil. Je me serais retourné et ça aurait été un énorme nuage gris sombre. Mais, pas vu, pas pris. Je reste sur la tonalité optimiste ensoleillée.
C’est décidé … un grand tour dans le 13ème, de la marche, des graffitis et des polas : la Butte aux Cailles (un relevé des pochoirs de Miss Tic et plus, si plus il y a …), puis la Gare d’Austerlitz, traversée de la Seine et direction Bercy, retraversée de la Seine et la BNF, les Frigos et retour au métro Gare d’Austerlitz.
Prenez un chat, balancez-le par la fenêtre. Il retombera sur ses pattes (enfin ne le faites pas car ça a été vérifié de nombreuses fois et vous risquez d’être l’exception statistique). Est-ce mon cas ? Toujours est-il qu’en l’absence de plan B, j’ai quand même réussi, avec la sympathique complicité de la meteo, à concocter sur le pouce un plan C tout à fait acceptable.
Quant au bilan … des polas évidemment, des rencontres streetartesques (plus sur @necDOT) comme ces Zabou de la Butte Aux Cailles, un Levallet grandiose, des pochoirs de RNST, un Cabu aux Frigos, quelques (rares) giboulées, un bagel à la confiture d’abricot, une BNF arrosée, de pluie, pas de confiture, … et finalement, retrouver madame et des copains dans le 13ème pour achever (on achève bien les chevaux, le meilleur ami de l’homme, pourquoi pas les journées ?) une journée sans prétention … comme je les aime.
Tout commence gare Lille-Flandres …
… se poursuit par la douce heure d’un cinq à sept façon Miss Tic à la Butte aux Cailles …
… et au gré des tours et détours …
… Zabou (Butte aux Cailles)…
… ensuite la Seine et son bateau …
… retour vers la BNF …
{Polaroid SX70 Alpha / Film Impossible Project SX70 Color}