16 juin 2015 permalink
Sur un support minéral et terne se meuvent les humains. Souvent ternes, eux aussi. La végétation se replie et le macadam progresse. Les inondations aussi, mais ça c’est un autre problème.
La ville, celle de tous les jours, du métro, boulot, dodo ne brille pas par sa « folichonnerie » (à ma demande, en attente d’entrée dans le Larousse pour … plus tard).
A défaut d’injection de chlorophylle vitale, l’art urbain distille par petites touches des instants de couleur, de joie, d’émotion, de surprise.
Un pignon, aveugle et invisible car toujours présent, immuable et finalement dénué d’intérêt (re)trouve par la magie de l’artiste le pouvoir d’attirer l’œil. L’esprit et le cœur, aussi.
Entre ciel et terre, perché sur une nacelle au bout du bras élévateur, l’artiste manipulant bombes et pochoirs (ou pas) … Et une version numérique sur @necDOT 😉
… Jana et JS à Lille (BIAM 2015) …
{Polaroid SLR680 / Film TIP BW600 Gen 2.0}
{Polaroid SX70 Alpha / Film TIP SX70 Color}
… ou Hell’O Monsters, à Hellemmes (BIAM 2015) …
Et quand la nacelle rejoint la terre, brève rencontre et échange de pola contre dédicace 😉
{Polaroid SLR680 / Film TIP BW600 Gen 2.0}
{Polaroid SX70 Alpha / Film TIP SX70 Color}
1 juin 2015 permalink
Qu’est-ce qui mesure 7,7 cm sur 7,7 cm ? Un carré. Hermès ? Non ! Mieux … un polaroid 😉 Et c’est vrai que sur 59,29 cm² on peut en mettre de l’émotion, de la nostalgie, du rêve, du bonheur (ou pas) …
Alors sur un carré de carrés … je ne vous dis pas. C’est le fil conducteur de cette série.
Et pour commencer, l’esplanade de la BNF, Paris par une journée humide …
27 mai 2015 permalink
A Bangkok le graffiti est roi. Dans cette mégalopole pleine de vie, ruines, chantiers, terrains vagues ne manquent pas, se déplacent, … Il suffit de s’écarter des grands axes, de s’enfoncer quelque peu dans ce qui est un labyrinthe pour un touriste en phase d’approche.
Étonnamment, les terrains vagues sont souvent gardés … un « vigile » en uniforme passe la majeure partie de son temps sur une chaise, à l’ombre de préférence, et, si vous désirez prendre en photo les graffitis (oui, le vigile s’absente parfois, laissant le champ libre aux graffeurs) bordant le terrain, le brave vigile conscient de la charge qui lui incombe vous contraindra à rebrousser chemin.
C’était un jour « sans » – je parle du vigile -, des gros nuages dans le ciel n’auguraient rien de bon, si ce n’est … un peu de pluie et de la fraîcheur. Quoique … même la pluie est tiède. Mais je m’écarte du sujet. Au fond du terrain un grand gaillard blond était au travail.
Je m’approche. Un pola, un autre, un échange, une petite dédicace … Osuma. Il me dit qu’il est basé en Thaïlande, me donne l’adresse de son site web … streetwear, … Encore quelques mots jusqu’à ce que les vannes célestes relâchent lourdement leur trop plein.
J’avoue, pensant à mes SX70, avoir pris la fuite …
Le lendemain – l’assassin revient toujours sur les lieux du crime – le même terrain, Osuma absent et une brave vigile présente. Et comme à chaque fois … « no photos ». Je m’enhardi (unE vigile ne peut être totalement fermée à mon étrange et bien occidentale marotte …). Discussion acharnée (elle en thaïlandais, moi en globish …). Communication malaisée. Et finalement un sourire un peu grand que j’assimile (à raison … ou pas. Allez savoir) à une autorisation …
Et quelques photos supplémentaires …
{Polaroid SX70 Alpha / Film TIP SX70 Color}
{Polaroid SX70 Sonar AF / Film TIP SX70 BW 1.0}
21 mai 2015 permalink
billet d’humeur (mode scrogneugneu) … Si, pour toi, le tag c’est … alors passe directement à la fin du billet et à mes beaux polas noir et blanc 😉
De retour d’Asie, je faisais quelques pas dans ma petite ville et je reconnais avoir été interpellé par la multitude de tags disgracieux quasiment omniprésents.
Ces « cris » pariétaux, ces revendications existentielles me laissent perplexe quant à leur valeur si ce n’est esthétique du moins artistique (et réciproquement). Une bombe dans une main, la capuche sur la tête, l’obscurité aidant et l’absence de maréchaussée aux environs ne font pas de vous artiste. Du moins, je le pense. Tout au plus, un vague relent anarchique pourrait excuser ce geste … à condition que le terme soit compris par les auteurs. Non, juste s’éclater, provoquer aussi, et … c’est tout. Quant au sentiment du citoyen qui au réveil contemple son mur, pense au coût du nettoyage, se sent agressé … peu leur chaut.
Selon moi, le tag est au streetart ce que le gros mot est à la littérature … un « pipi caca » pictural en quelque sorte. Je sais que pour certains, la liberté d’expression, la profondeur du cri, … c’est fort et ça ne doit pas être étouffé. De gustibus …
On fait quelques pas, on tourne la tête et le point de vue peut changer … Je pense à ces omniprésentes (elles aussi) publicités criardes, sans âme ni talent. Sont-elles justifiées ? Le fait de payer/louer un emplacement permet-il de lobotomiser le passant ?
Tag ou publicités ? Liberté/anarchie vs consumérisme/business …
Et le streetart dans tout ça ? Une ville, c’est aussi des murs décrépis, des palissades mornes, des pignons sans vie … des cimaises où pourraient s’exprimer tous ces artistes privés (ou pas) de galeries (aux fréquentations élitistes), un musée, des couleurs, la vie … qui iraient à la rencontre du citoyen lambda. On peut rêver … Rêve qui se réalise dans des villes de plus en plus nombreuses.
Et de façon plus terre à terre, une administration qui n’essaye pas de comprendre et qui traite le « problème » par décrets, interdictions et sanctions se trompe. Les artistes se terrent ou vont voir ailleurs, les vandales, eux, restent. Par contre en offrant/autorisant/libérant des espaces à la création picturales graffitis, fresques, collages, pochoirs, … elle renoue le dialogue, première étape dans la « lutte » contre le vandalisme stupide.
Oui, je le disais plus haut … on peut rêver. C’était juste une râlerie instantanée …
Et si on parlait polaroids et du plaisir de réutiliser le SLR680 avec les films BW600 2.0 de TIP ? Et, pourquoi pas, de streetart tournaisien, oui, quasiment un oxymore 😉
A l’occasion d’un événement comme le Tournai Skate and Rock 2015, difficile d’éviter les graffitis … Miss ChugALug by FarmProd … (sur un plastique recouvrant la pierre des pylônes … ouf … merci le cellograff). Vite (?) fait mais surtout vite enlevé.
Quelques spots rares et reculés existent (le mur dit de la maison hantée aurait pu/pourrait être un petit début d’ouverture), les artistes aussi (l’ESA Saint-Luc, l’académie des beaux-arts …) avec de temps en temps quelques découvertes (Espace vert rue Allard l’Olivier) …
17 mai 2015 permalink
Chère Catherine,
peut-être lorsque tu t’es levée ce jour-là, il pleuvait (dans le Nord, ça peut arriver et c’est pas nouveau pour toi. Te souviens-tu de Cherbourg ?). Tu étais en mode « boulot », un hotel presque 5 étoiles, un film pas vraiment fou-fou. Tu t’es regardée dans le miroir de ta salle de bain … C’est vrai, on ne rajeunit pas, surtout le matin.
Araignée du matin, chagrin …
{Polaroid SLR680 / Film TIP BW600 2.0}
Ton café était déjà tiède, les mouillettes ramollies, et cette biscotte qui se brise … confiture sur le chemisier.
Oui, il y a des jours comme ça.
Ensuite cette interview. Toujours et toujours répondre aux mêmes questions, répéter la même chose. Jamais l’essentiel. Oui, tu l’as pensé tout bas … « Ils me font ch… ces journalistes ». Dans le boulot, il y a de bons et de moins bons moments (beaucoup se contenteraient de tes moins bons moments).
Et, teigneuse (ou diva), tu as lâché « Dunkerque, c’est tristesse, alcool et cigarettes … ». Un coup de gueule. Le masque tombe … ou pas.
{Polaroid SLR680 / Film TIP BW600 2.0}
Evidemment, ce que des millions de gens peuvent dire et redire au café du commerce, en famille ou ailleurs, dans l’anonymat le plus complet toi tu l’as dit à Elle . Le journaliste a souri. Oui, le buzz il l’avait … Sans intérêt, mais un buzz … Même que Charlie Hebdo n’ayant rien perdu de son agressivité téméraire pensa à toi pour sa couv cannoise …
En réalité, non, le Nord ce n’est pas (que) cela. Il y a aussi le chômage (je plaisante évidemment), le soleil (« et même plusieurs fois par jour » comme disait l’autre), le maroilles, des gens vivants, souriants, sympas (et d’autres moins), des terrasses, des jardins, des fleurs aussi … Non, le gris n’est pas vraiment la couleur du Nord.
Ne t’en fais pas, ton petit coup de blues passera … surtout si tu passes à Lille 😉
Après une balade dans le Vieux Lille …
Sous le ciel bleu du Nord on dépliera le parasol …
… avec la bénédiction du Général …
… et si tu as besoin d’un peu de fraîcheur, n’hésite pas à faire quelques pas en bordure de la Deule …
{Polaroid SX70 Alpha / Film TIP SX70 Color}
(Ce billet n’est qu’un prétexte à la publication de quelques polas pris en mai 2015 à … Lille)