Cliché Hipstamatic modifié avec l'application Polamatic
Comme d'habitude il ne s'agit pas d'un test à la rigueur scientifique implacable, non … quelques essais, des impressions, qui ne manqueront pas de s'affiner.
Après avoir essayé « en vrai » le transfert d'émulsion de films Impossible Project SX70 et Color600, je me suis tourné vers le film B&W600 en lui appliquant « ma » technique décrite dans un précédent billet.
Et là, quelques surprises …
Après découpage des bordures, la séparation de l'émulsion sur la fine couche de Mylar (plastique transparent) et du fond cartonné noir ne se fait plus aussi aisément. L'émulsion adhère plus fortement au carton qu'au plastique. Il me semble que cela vient du fait que les résidus chimiques (entre l'émulsion et le carton noir) ont séché plus fortement et collent ces deux parties (les polas du test avaient plus d'une semaine … qu'en est-il avec une photo « fraîche » ? … À essayer). J'ai opéré différemment et en procédant avec délicatesse sous l'eau courante, j'ai séparé l'ensemble émulsion-résidus-carton du Mylar transparent.
Ensuite dans l'eau tiède, j'ai séparé l'émulsion du carton en essayant, avec un succès partiel, de la débarrasser des résidus chimiques blanchâtres .
L'étalement de l'émulsion sur le support papier aquarelle humide ne pose aucun problème. Et, après séchage, l'adhésion émulsion-support est parfaite.
… Et tout à coup un doute m'étreint … endroit-envers … si la caisse de la guitare est bien positionnée je doute pour le manche. En fait, je ne doute pas (j'aimerais…). J'en suis sûr. Et pourtant, à la pose, ça me semblait ok.
Une des étapes essentielles du processus de développement d'un film Impossible Project est l'éjection du pola avec, en passant entre deux rouleaux, l'écrasement de 3 « gousses » de produits chimiques disposées sur toute sa largeur et étalement le plus régulièrement possible sur pellicule.
Au cours de l'écrasement, il peut se faire qu'un peu de produit suinte hors du pola et souille les rouleaux. Ces souillures, même légères, peuvent perturber l'étalement et détériorer votre belle photo … Les points lumineux (taches bleues observables sur les 2 photos, surtout celle de droite) pourraient être attribués à une fuite de lumière du soufflet. La répétitivité sur une même verticale laisse penser qu'un dépôt (même minuscule) a perturbé l'étalement des réactifs et s'est reproduit à chaque tour lors de la rotation des rouleaux, diagnostic corroboré par un retour à la normale après nettoyage des rouleaux (et n'attendez pas la fin du film … on peut à tout moment ouvrir le pola, sans extraire la cartouche de film évidemment, pour faire un brin de toilette aux rouleaux).
Il peut aussi arriver à la longue qu'un léger dépôt se fasse au niveau de la fente de sortie du pola, perturbant une éjection fluide. En passant plusieurs fois un darkslide par cette fente (en la glissant par dessus les rouleaux du pola ouvert) on la débarrasse de ces souillures.
Il est donc conseillé de veiller à chaque changement de film de procéder au nettoyage minutieux des rouleaux (coton tige humecté eau savonneuse ou alcool). Sans attendre que vos rouleaux soient encrassés comme sur son pola, suivez les conseils, tout en délicatesse 😉 , de Dave de chez Impossible Project
Dans mes précédents billets (ici et ici), je narrais sur le vif mes tentatives de transfert d'émulsion de films Fuji FP-100C et Impossible Project (PX70, PX680, Color 600 et SX70).
J'ai abandonné (pour y revenir plus tard ?) les films Fuji. Évitons la dispersion contre-productive 😉 Et, bien que « ma » technique ne soit pas encore définitive, je procède globalement comme suit (désolé, pas de tutoriel video. Si vous avez des questions ou si voulez apporter vos suggestions – bienvenues, évidemment – utilisez les commentaires ci-dessous) …
On commence par découper les bords de la photo pour ne conserver que la partie exposée.
On sépare les deux couches superposées et on écarte le support noir.
On rince l'émulsion (toujours fixée sur un support plastique transparent) pour la débarrasser d'une couche blanchâtre de produits chimiques.
Ensuite, on plonge l'émulsion dans de l'eau assez chaude. Le décollage de la fine emulsion de son support plastique est assez rapide surtout si on « l'assiste » avec un pinceau (une fine zone en bordure à tendance, parfois, à résister …). Pas de panique si l'émulsion se recroqueville, s'enroule sur elle-même …
L'émulsion décollée est plongée dans de l'eau froide (1-2cm d'eau … moins il y a d'eau plus la manipulation est aisée) et posée/glissée (dans la video ci-dessous, le démonstrateur joue avec l'émulsion pour lui donner un peu plus de « vie ») sur le support papier aquarelle directement posé dans l'eau avec l'émulsion Impossible.
On peaufine le travail en « lissant » l'émulsion hors de l'eau avec un pinceau, ou un petit rouleau. On peut éliminer certains plis, des bulles d'air, … À ce stade, il est encore possible de replonger l'ensemble dans l'eau corriger/modifier/repositionner l'émulsion.
Pour terminer séchage et « mise sous presse » sous une pile de bouquins bien lourds.
On m’a conseillé de vernir (vernis anti-UV pour huile/acrylique) le transfert pour une meilleure conservation … je vais tester cette idée et vous ferai part très prochainement de mes constatations.
Quelques constatations (Impossible Project vs Fuji) supplémentaires …
Impossible Project
Fuji FP-100C
Emulsion très fine
dans l'eau assez chaude, se décolle du support plastique assez rapidement
plus fragile (déchirement)
tendance à se recroqueviller fortement, à suivre tous les mouvements de l'eau … assez énervant
semble etre plus grande que la photo originale
Sur le support, la photo est moins lumineuse, moins nette.
Adhère fortement au support (papier aquarelle)
Emulsion plus épaisse
dans l'eau assez chaude, se décolle du support plastique assez rapidement
moins fragile
(un peu) plus rigide … manipulation plus aisée
semble « rétrécir » par rapport à la photo originale
L'émulsion transférée est plus lumineuse.
Adhère peu au support (se décolle lors du séchage). Nécessité l'usage de colle.
En passant aux choses sérieuses j'ai sacrifié ;-( deux polas formant panorama (aïe ! retour impossible) …
… le panorama original (assemblé sous Photoshop) …
… et le panorama transféré, au look d'aquarelle. L'émulsion transférée est stable (affirmation à vérifier. Comme dit plus haut, une petite couche de vernis anti-UV pour huile/acrylique pourrait lui assurer longévité et stabilité. Je testé sous peu … suivez mes prochains billets) et mériterait donc un petit encadrement …
Je viens de découvrir une video assez intéressante (la séquence où le « manipulateur » joue avec l'émulsion malléable à souhait, …), un peu plus complexe (utilisation du film plastique intermédiaire, à mon avis pas vraiment nécessaire avec les films Impossible), …
2013 se termine … 2014 prend le relais et entre les deux, un réveillon. Champagne, cotillons, caviar, gâteaux, … (selon l'imagerie communément admise. Mais ne nous voilons pas la face, pour certains c'était la rue, la soupe populaire, …).
Les marrons étant de saison pourquoi pas un mont-blanc pour débuter l'année …
La météo semble se faire vieille à en oublier les saisons. Mais où est cet hiver programmé ? N'aimant pas le froid, le ski et toutes ces choses inférieures à 0°C (à la limite un sorbet coco) je ne vais pas m'en plaindre. D'autant plus que le polaroid et ses films Impossible frileux restent opérationnels …
… que ce soit lors d'une petite sortie en vélo le long de l'Escaut (ici, l'église Saint Eleuthère à Esquelmes, une des plus vieilles églises d'Europe, parait-il …)
… que ce soit à Paris où j'aime mettre et remettre mes pieds dans les traces laissées lors de mes précédents passages dans mes endroits de prédilection (Montmartre, Butte aux Cailles, Ménilmontant, …) …
… que ce soient quelques expos (Warhol à Mons, Poliakoff et Zeng Fan Zhi à Paris). Ici la terrasse du MAM (Musée d'Art Moderne de Paris), face à la Tour Eiffel, et des pigeons qui s'invitent sans vergogne à vos agapes …
Et si le temps ne le permet pas, un peu de « bricolage créatif » avec les transferts d'émulsion. J'avoue j'en suis plus au niveau bricolage que création. Le tour de main, la technique s'affine …
Comme pour les clichés couleurs Impossible Project PX70, PX680, Color600 ou SX70 (voir un précédent billet), le transfert d'émulsion est apparemment possible avec les films Fuji FP100-C.
Le transfert d'émulsion est assez sympa car outre le fait que les longues après-midi de week-end gris et froid passent plus rapidement, outre le fait que c'est une activité dont le caractère zen est indéniable (dérouler, étendre cette F**#}%+ émulsion visqueuse et récalcitrante … ), le résultat est intéressant (et il semblerait que l'emulsion transférée soit stable alors qu'un polaroid Impossible Project n'aime pas trop la pleine lumière).
Je disais donc que ce qui est possible pour les films Impossible (et non le contraire 😉 ), le serait aussi pour les films Fuji FP 100C … Ne reculant devant aucun sacrifice, je me suis livré à cet exercice …
Évidemment, se lancer à l'aveugle, est la meilleure façon de se planter … donc petit détour sur le net … des articles, des vidéos, … Et oui, le processus ne semble guère éloigné de celui utilisé pour les films IP. Sauf que certains utilisent une sorte de colle pour faire adhérer l'émulsion sur son nouveau support (IP vs Fuji). Les émulsions IP adhérant seules et sans problème, pourquoi pas les Fuji. J'ai donc essayé sans colle en suivant cette video (à partir de la 8e minute). L'utisation de la feuille de Plexiglas pour déposer l'émulsion sur le support apporterait-elle un petit plus (en évitant de tremper le papier dans l'eau, on pourrait envisager le transfert sur des papiers plus fragiles) ? …
Après deux premiers essais martyrs (ma provision de photos sans grand intérêt me permet de multiplier les essais 😉 ) , je vous livre quelques considérations « sur le vif » …
J'ai utilisé de l'eau bouillante (au sortir de la bouilloire électrique) et j'ai laissé tremper (en le déplaçant de temps en temps) le cliché Fuji pendant plusieurs minutes. Puis à l'aide d'un pinceau fin j'ai commencé à séparer l'émulsion du support. C'est relativement aisé.
l'émulsion Fuji est un peu plus épaisse que l'émulsion Impossible et est donc plus aisément manipulable sans qu'elle se recroqueville trop.
comme sur la video, j'ai glissé l'émulsion sur un support plastique (feuille A4 pour transparent).
j'ai humidifié le support final (papier aquarelle) avec un pinceau et j'ai appliqué le transparent avec l'émulsion. Le transfert d'un support à l'autre avec un positionnement correct devrait être aussi plus aisé.
hélas après séchage, l'émulsion n'adhère pas suffisamment, en fait pas du tout. Elle se décolle … il va donc falloir utiliser la colle ;-( (Comme ici)
Poursuivons l'expérimentation en « collant » l'émulsion. Je vais suivre la technique explicitée ci-dessous (pas de support Plexiglas et séchage partiel avant transfert). Comme gel, j'utilise ici du Gel Mat de Pébéo.
Et ça donne quoi ? Le cliché est un cliché martyr, juste pour l'essai et donc sans prétentions artistiques. Quelques considérations …
est-ce une impression ou une réalité … l'émulsion transférée semble « rétrécir » par rapport à la photo de départ.
j'étale la colle du bout du doigt sur le papier en une fine couche homogène. Elle semble efficace. Attention … les traces de colle (doigts, débordement, …) sur la face extérieure de l'émulsion sont visibles et peu élégantes 🙁
il faudra tenter quelques essais supplémentaires pour acquérir le tour de main.
Passons donc au résultat. Comme annoncé, il s'agit juste d'un premier essai maladroit sur un cliché banal …
En conclusion, je ne suis pas totalement satisfait du résultat et même si la manipulation de l'émulsion Fuji est au début plus aisée que pour les films Impossible, la taille/format et l'adhérence sans colle de l'émulsion Impossible me fait préférer cette dernière.
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