Patti Smith … les vieux s'en souviennent et, peut-être, les jeunes l'ont découverte dans , son dernier album Banga sorti en 2012. Pour être totalement honnête, mes connaissances pattismithiennes se limitent à Horses , album sorti en 1975, et plus spécialement les titres Because the Night et Gloria (voir la vidéo jointe).
Pourquoi ces confidences, direz-vous. Oui, à ce niveau du billet, l'intérêt est un tantinet faiblard. En fait, il y a quelques jours, j'étais à la Fondation Cartier pour l'expo Ron Mueck (courez-y … sculptures d'un hyperréalisme bluffant … il ne leur manque que la vie … et encore, ne sont-elles pas vivantes ?), et je suis tombé à la librairie sur un catalogue d'une expo de 2008, les polaroids de Patti Smith. A l'image d'Andy Warhol ou de John Lennon, Patti Smith a beaucoup joué avec cet appareil miraculeux capable de saisir l'instant et de le restituer … dans l'instant. Le polaroid Automatic 250 fut apparemment son appareil de prédilection.
Et moi dans tout ça ? Je viens de récupérer le petit frère de cet appareil … le polaroid land camera Automatic 240 (produit entre 1967 et 1969 à pas loin de 100.000 exemplaires). Fondamentalement semblable au 250, sauf au niveau du viseur de conception polaroid (double viseur, mise au point et cadrage) alors que le 250 se contente d'un simple viseur Zeiss (mieux ? Ou pas ? Les avis sont partagés entre l'œil qui doit faire le va et vient entre les deux fenêtres du viseur polaroid, plus précis, plus lumineux et le Zeiss tout en un et … Zeiss).
Un peu plus volumineux que le SX70, pliable également, il utilise actuellement des films Fuji (FP100 couleur et 3000 noir et blanc) technologiquement plus « fiables » que les films pack universels d'Impossible Project et avec un développement en quelques minutes. Une autre approche …
Et comme chacun le sait la vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille, l'écueil du jour est que je viens de gâcher un premier film … Et oui, un problème courant de ce type de camera est qu'il supporte plus ou moins bien les films Fuji. La cartouche des anciens films polaroid était métallique et celle du Fuji est en plastique. Or une paire de lamelles métalliques appuie sur la cassette et dans le cas du film Fuji la force exercée déforme/écrase très légèrement le boîtier plastique et empêche l'extraction du darkslide d'amorçage et des premières photos. Des solutions semblent exister … remplacer la partie supérieure en plastique de la cassette Fuji par son équivalent Polaroid métallique [2. Solution assez simple si on dispose d'une vieille cassette polaroid … moi pas] ou enlever ou plier (comment ? Recherches en cours) [3. Évidemment cette modif est définitive … je préférais conserver l'authenticité de l'apareil] les lames métalliques. A suivre …
Au déballage lorsque tous les espoirs sont encore permis et les appréhensions déjà présentes …
Pas grand chose à dire aujourd'hui … juste quelques clichés parisiens. Pas le Paris « parisien » mais celui que je rencontre dans ma chasse à l'art urbain (vous en saurez/verrez plus ici). Les artistes évitent les grands boulevards, recherchent les vieux murs, lépreux parfois, … par discrétion, par anamour vis à vis de la maréchaussée, par recherche d'authenticité, … et donc, j'aime m'enfoncer dans les petites rues, ruelles, impasses … celles qui, souvent, ont conservé une certaine authenticité en évitant la gentryfication guettante, inévitable.
les trois mousquetaires ont vieilli, la vie les a séparés et moi … je radote.
Non, les 20 ans dont je voulais parler ce sont ces années qui séparent ces clichés polas.
Le premier, avec un polaroid 635CL et un film polaroid (lequel ?) et puis, deux décennies plus tard, un SX70 Sonar AF nourri d'un film Impossible Project PX680 Color Protection (avec un filtre ND Impossible Project « clipsé » sur le pack pour adapter la sensibilité du film, 600 ASA, à la cellule de la caméra réglée pour des films de 100 ASA).
Oui, le temps a passé (et mon gingko a grandi). Les appareils polaroid de Mr Land ont survécu alors que les films ont disparu. Les efforts d'Impossible Project pour retrouver la « chimie » d'antan, méritoires certainement, n'ont pas vraiment encore abouti [1. Certains objecteront que les films actuels d'Impossible ont ce je ne sais quoi d’imprévu qui fait tout leur charme … ]… couleurs, sensibilité, temps de développement. Oui, en vingt ans, il arrive que le progrès s'inverse.
Ce qu'on attend d'un appareil photo c'est que pour des conditions similaires il vous donne une photo similaire, reflet d'une réalité (subjective … la réalité que vous avez perçue ou cru percevoir). D'un appareil numérique à l'autre, de plus ou moins subtiles différences peuvent apparaître suivant les réglages (contraste, saturation, …) choisis. Auparavant, c'était le type de pellicule qui jouait ce rôle.
Le pola actuel, celui d'Impossible Project, est plus perturbant … moins de déterminisme, plus de probabilisme. Il n'est pas toujours (jamais ?) facile de prévoir ce que va donner un cliché. La chimie, les conditions de température, … et, pourquoi pas, l'âge du capitaine semblent jouer pour vous donner un cliché souvent inattendu.
En intérieur, avec flash, il semblerait qu'il soit possible de garantir approximativement le résultat (conditions généralement plus reproductibles ?), par contre en extérieur …
L'autre jour, je prends deux clichés (ici) , un peu sombres mais une palette de couleurs plutôt large. Le lendemain (quelques degrés de moins, en dessous des 18°C préconisés, un temps plus ombrageux) et mes polas se la jouent « période bleue ». Surprise. Déception (?). Par contre, dans la galerie du forum Polaroid Passion, je constate qu'assez souvent, c'est l'orange qui prédomine. Bizarre …
Alors, probabilisme ? En fait, non. Juste, que la gamme des paramètres intervenant est large, pas toujours bien définie et leur maîtrise est difficile.
Alors, oui le résultat sera probabiliste ou du moins difficilement prédictible. Et comme un pola prend une petite heure pour se dévoiler à nous, il faudra soit attendre, soit shooter au risque d'être (chèrement) déçu.
Et donc une petite série « période bleu-glauque » …
La gare de Lille-Flandres …
Idem … Nord-Pas de Calais, Bad Trip ? (Non, j'aime Lille) …
Une fresque de Jimmy C (James Cochran) au pied de la passerelle aérienne enjambant les voies …
ainsi débute ce poème calligramme (voir à la 7ème page de ce pdf) de Guillaume Apollinaire
Voici la maison où naissent les étoiles et les divinités
Cet arbrisseau qui se prépare à fructifier te ressemble
Un cigare allumé qui fume
Vous amants couchés ensemble
Vous séparez mes membres
Il est illustré (rue Guillaume Apollinaire à Wazemmes), en respectant la « mise en forme calligraphique » du poète, par une très belle fresque de Fabien Swyngedauw (La Yeah! Production), artiste lillois.
En attendant les photos à découvrir sur @necDOT (mon autre moi), un petit pola pris au SX70 avec un film P70 …
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