3 décembre 2012 permalink
Il y a quelques dizaines d’années on sortait son Polaroid, on déclenchait et, bziouinnnn (ça c’est le bruit caractéristique de l’éjection du film) une photo sortait de l’appareil. Quelques instants encore et un moment inoubliable était figé sur le papier.
Polaroid n’a pas résisté à l’assaut du numérique et s’est effondré laissant les polaroidophiles profondément dépités. Après l’épuisement des stocks de films originaux, les appareils désœuvrés ont rejoint les fonds de tiroir, les brocantes et puis, pour les plus chanceux d’entre eux, une deuxième vie leur a été offerte.
Une bande de fadas a décidé de ressusciter le concept. Oui mais voilà, apparemment les « secrets », les brevets, les réactifs ont étonnamment disparu et la « technique » Polaroid s’est éteinte (ici). Déterrer les secrets enfouis, n’a pas été facile … des films au développement approximatif, à l’extrême sensibilité à la lumière : pas vraiment de quoi pavoiser mais beaucoup d’espoir pour les amateurs.
Et petit à petit, la technique s’affine et les films commencent à sortir de l’expérimentation … Tout n’est pas parfait. Entre un ancien cliché Polaroid et un actuel Impossible Project il y a encore un pas assez grand.
Vouloir rivaliser avec les engins actuels, bourrés de technologie, serait illusoire alors laissons opérer le charme, la magie, d’une chimie pas toujours maîtrisée. Et, puis quelle délectation de pouvoir imputer à l’appareil les défauts de la photo et, en prime, de sublimer ces défauts en « touche » artistique …
Un essai avec mon SX70 Sonar (film Impossible Project PX70 Color Protection) … mais sans sonar (autofocus pas fiable) et avec focus manuel :
13 novembre 2012 permalink
Le petit oiseau va sortir …
Expression bien connue de tout qui prend, a pris, prendra une photo. Juste pour mettre en garde le sujet contre tout mouvement intempestif, toute grimace non désirée susceptible de transformer un beau souvenir en regret éternel de l’instant irrémédiablement perdu.
Dans le cas du polaroid doté d’un film Impossible Project, l’expression prend une autre dimension. En effet, on se demande à chaque fois de quelle nature sera le volatil … un moineau terne, un pic-vert verdâtre ou … un pithécanthrope. Évidemment, s’il daigne sortir.
Il faut reconnaître que l’équipe d’Impossible Project semble parfois bien porter son nom face à une quête bien difficile … retrouver le secret du Polaroid d’antan dont la recette, les réactifs semblent avoir disparus dans le naufrage économique à moins que ce ne soit une sombre histoire de brevets.
L’utilisateur lambda se retrouve alors non pas dans la situation du photographe un peu givré (à l’heure du numérique réutiliser des appareils lourds, techniquement dépassés, avec des pellicules chères, bravant le regard mi-médusé, mi-narquois du passant) mais de l’expérimentateur : le trial and error semble être la règle … avec beaucoup d’error. Au prix de la peloche (plus de 2 euros par photos), ça fait réfléchir.
Mais l’adage dit « Quand on aime on ne compte pas », alors on « try » en espérant que l' »error » ne sera pas au rendez-vous.
Concrètement, j’ai acheté 2 films Color Protection, un, le PX70, pour mon SX70 et l’autre, le PX680, pour le 635CL. Ces nouveaux films présentent l’énorme intérêt de pouvoir affronter la lumière dès l’éjection de l’appareil au prix d’une durée de développement d’une trentaine de minutes (la durée d’un instant-ané ?).
J’ai alors pris une photo avec chaque appareil dans les mêmes conditions … à vous de juger. Déception ? Un peu. Abandon ? Pas du tout.
Et, ayant découvert, qu’un site hollandais propose de remettre à neuf (dans les limites du possible) votre SX70 (pour le mien, comme déjà expliqué, la mise au point auto laisse grandement à désirer), je vais tenter le coup de la réparation (ce réparateur semble être sérieux car je pense que c’est chez eux que le Impossible Project Shop de Paris envoie ses appareils défectueux) . Hélas, ils sont en vacances tout le mois de novembre … Il va falloir patienter.
30 octobre 2012 permalink
Il faut de temps en temps rompre les amarres et se laisser dériver …
Et si la vague d’Hiroshige m’avait emporté vers la pinacothèque de Paris où a lieu une exposition consacrée à Van Gogh qui aurait cherché, dans ses rêves de Japon, chez ce même Hiroshige un peu d’inspiration ?
Donc, à Paris pour quelques jours (je compte faire un petit passage à la boutique Impossible Project rue Charlot) je n’ai pas vraiment le temps de tester (encore et toujours) ma vieille casserole. Juste un petit pola de circonstance pris avant mon départ : une fresque de Denis Meyers au cimetière du nord à Tournai. Et pour le pola, je le reconnais, la mise au point pose réellement problème (snif).
PS : shame on me … j’ai donné dans Photoshop un petit coup de netteté sur le pola au sortir du scan (faute avouée est à moitié pardonnée, dit-on)
27 octobre 2012 permalink
Devant m’absenter, j’ai abandonné films et vieille casserole (nom provisoire donné à mon SX70 Sonar dans l’attente d’une photo « acceptable »). De retour, la deuxième phase d’essais peut reprendre. La mécanique du pola semble fonctionner mais le reste … Je sais que le Sonar (autofocus) est « capricieux ». Et ces nouveaux films PX70 Color Protection de Impossible sont-ils aussi prometteurs (couleurs plus vives, protection contre la lumière lors de l’éjection inutile …) qu’annoncés.
Et effectivement … le sonar (dispositif ingénieux et impressionnant de mise au point automatique) est capricieux : impossible de mettre au point en dessous de 2m de distance.
Heureusement, on peut débrayer l’auto focus et faire la mise au point manuellement. Oui mais, deuxième problème, le bouton-poussoir de débrayage se cale difficilement et revient spontanément en auto-focus, avec (quel est le rapport ?) un blocage du bouton de déclenchement. Il faut alors bloquer/débloquer et miracle aléatoire, ça remarche.
J’ai pris une photo avec MAP par sonar et manuelle (film Impossible Project PX 70 Color Protection et molette d’exposition placée en position médiane. Le sujet, Mr B, est dans le soleil). Les deux MAP sont assez similaires. Par contre le film est à mon avis un peu « verdâtre ». Voici le résultat …
Et c’est l’occasion de vous présenter Mr B, mon vélo pliant Brompton.
(À suivre)
24 octobre 2012 permalink
Ça y est les films sont arrivés. Vais-je pouvoir me lancer dans la grande aventure ou bien quelques surprises et nouveaux vices cachés m’attendent … N’oublions pas que question obsolescence, l’appareil a déjà donné.
Au niveau technique, est-ce le vieillissement ou est-ce propre à la conception de l’appareil mais il fait des bruits de partout … crissements, couinements, grincements dans les articulations. Effrayant quand on vit une époque où la très discrète électronique a remplacé la bruyante mécanique.
Au niveau esthétique, alors que Apple nous concocte un nouvel iPod Touch (ce qui rend définitivement has been la version précédente), sorte d’appareil photo musical, de quelques millimètres d’épaisseur et quelque dizaines de grammes, mon pola est assez loin de ça. Mais il arrive un moment ou certains objets s’extraient du courant mercantile, commercial et acquièrent, par leur âge, leur conception, leur popularité, … le label vintage garantissant une certaine immortalité.
Et puis il y a l’obsolescence indirecte : trouver un pola sur eBay est possible mais sans film il n’est pas grand chose. Soit on trouve des films d’origine en évitant de regarder la date de péremption, soit on se tourne vers l’Impossible Project, des fadas qui redonnent une nouvelle vie au pola (et cela a un certain prix, pour ne pas dire un prix certain).
D’un naturel méfiant et même si mes premiers tests semblent partiellement concluants (une seule photo « réussie » sur 8), il va falloir confirmer …
(À suivre)
En attendant les essais … un simili pola réalisé avec Instant