Et si moins pouvait être mieux ? Existe-t-il un domaine où la tendance ne serait pas orientée vers le plus ? On exige de vous le maximum et vous exigez la même chose de votre environnement (humain et matériel). La « zénitude », la yoga-attitude et la lévitation sont sympas mais surtout pour les autres.
En photo numérique il en va de même. La course aux mégapixels, l’offre constamment renouvelée (en mieux, en plus, évidemment) crèe chez le pauvre consommateur que vous (je) êtes (suis) un sentiment de frustration. Difficile à suivre …
Alors, pourquoi ne pas lever le pied et constater que parfois moins c’est pas mal et que si vos photos sont moches ce n’est pas par manque de pixels mais peut-être par la faute du supposé photographe que vous (je) êtes (suis). Une bonne photo nécessite-t-elle le matos dernier cri ?
Il y a peu je voyais des daguerréotypes de Macaire-Warnod montrant le port du Havre. Ils dataient du début du XXe siècle … et, mis à part la monochromie sépia, ils étaient bluffants de précision, de netteté …
Un journaliste photographe américain Ben Lowy s’est distingué cette année par ses reportages revendiqués iPhone/Hipstamatic. Évidemment, des pour et des contre. Des vivas et des levées de bouclier. Plaire à tous c’est difficile.
If, on the other hand, you believe iPhone photography — and the Hipstamatic app, in particular — are the work of the Devil, then you can think of Mr. Lowy as his messenger.
Du daguerréotype à l’iPhone, l’écart est grand. Reste la photo, la capture d’un instant.
Croire qu’Hipstamatic et ses applications consoeurs seraient capables d’apporter en quelques clic le « beau » et l' »esthétique » grâce à quelques filtres (philtres ?) magiques est un leurre. Et pourtant, avec l’aide d’Instagram et son partage à l’échelle mondiale, on peut transcender la réalité, se sentir – un peu – « artiste » au grand dam des « professionnels » de la culture.
Voici un extrait d’un article intéressant …
En somme, si Hipstamatic énerve, c’est peut-être parce que cette application, avec son homologue Instagram, ont instauré un règne de partage de l’image à une échelle jamais égalée (d’ailleurs la dernière version d’Instagram propose la géolocalisation des photos prises, induisant des comportements photographiques inédits). Et peut-être aussi parce qu’elles dépossèdent chaque jour un peu plus les institutions culturelles de leur primauté à établir ce qui est beau, artistique ou professionnel de ce qui ne l’est pas.
À lire aussi, un article qui nous parle de cette nouvelle fonction de l’image … l’image communicante.