A la fois bloqué à l’intérieur par une meteo peu propice aux polaroids et amusé par la découverte d’un Polaroid Image Spectra, je me suis pris à jouer avec la double exposition.
Le principe est d’impressionner la pellicule (le Polaroid en l’occurrence), d’empêcher son éjection et de « reprendre » une nouvelle photo en surimpression. Les effets obtenus peuvent être curieux, artistiques, fantomatiques à souhait … et inattendus (sur ou sous exposition peu contrôlée).
Le Polaroid Image Spectra ne dispose pas vraiment de cette possibilité mais par une petite manipulation assez aisée on y arrive sans difficulté (voir ce billet).
Et pris par le jeu, vous multipliez les essais. C’est ce qui m’est arrivé … au risque de lasser (mon sens artistique est, je l’avoue, extrêmement larvaire) …
Aucun fil directeur dans mes essais (la plupart en intérieur, avec kit close-up et trépied), si ce n’est le fun …
… comme la Longue Marche …
… le Globe-trotter …
… Apple (oui, j’aurais pu l’intituler « Pom pom pom pom ou la 5ème de Beethoven en Polaroid ». Mais je ne l’ai pas fait) …
Même si, esthétiquement, le Polaroid Image Spectra semble sorti d’un magazine de SF du siècle dernier, un peu lourdingue, plastique, pas vraiment ergonomique, l’appareil se révèle à l’usage assez intéressant.
Il n’a pas le charme d’un SX70, métal, (faux ?) cuir et SLR, mais avec un format de photo plus grand (9,2 x 7,3cm), une sensibilité supérieure (600 ISO – comme sur le SLR680 – au lieu de 100), un auto-focus (qui existe aussi sur le SX70 Sonar) performant et débrayable, et quelques gadgets supplémentaires (télécommande à distance … j’y reviendrais) on en vient à se dire « pourquoi pas ? » …
Les films sont actuellement produits par Impossible Project et, espérons-le, pour longtemps …
Le Spectra Image 1 ne possède pas la possibilité implémentée de double exposition comme certains de ses successeurs. Cependant on découvre sur le net un/plusieurs moyen(s) simple(s) d’y arriver. Le principe est d’empêcher l’éjection de la première photo. Pour ce faire, on prend la première photo et on garde le déclencheur enfoncé (si on le relâche la photo est éjectée) et simultanément (au choix)
(ou bien) on replie l’appareil et on relâche le bouton déclencheur
(ou bien) on ouvre et referme la trappe de film et on relâche le bouton déclencheur
(ou bien) on prend la première photo avec le timer (ce qui a pour effet de ne pas éjecter le pola tant que l’appareil n’a pas été refermé et réouvert), on ferme l’appareil, on met le sélecteur de timer sur off (l’appareil « oublie » la photo déjà prise), on ouvre l’appareil
On peut ensuite faire normalement la deuxième exposition, rien ne vous empêche de multiplier les expositions … à essayer 😉
Le seul hic de cette manipulation est qu’atteindre le levier de repliage du pola ou celui d’ouverture de la trappe tout en maintenant le bouton déclencheur enfoncé demande quelques talents de contorsionniste (voir video).
Et ça marche comme mon premier essai (en fait le deuxiéme car au tout premier j’ai relâché trop vite le declencheur et la photo a été éjectée) intitulé « Main Verte » (sélectionné à ma grande surprise pour le Sunday Brunch hebdomadaire d’Impossible Project) …
… ou encore « Folding in progress » …
{Polaroid Image Spectra / Film Impossible Project Spectra Color / Close-up}
Difficile de cacher le plaisir que j’ai de photographier les fleurs (c’est beaucoup plus présentable que les bonbons …). Évidemment de près, c’est encore mieux et le kit close-up pour le polaroid 240 me satisfait pleinement.
Pour le SX70, il existe une lentille, répertoriée (liste des accessoires) sous le n° #121 (elle s’insère dans le porte accessoire #113 qui se clipse sur le connecteur flashbar au dessus de l’objectif, la lentille additionnelle venant alors se positionner devant l’objectif). En permettant de se rapprocher (la distance minimale sans kit est de 25,4cm), on « agrandit » le sujet. (Bon à savoir … la lentille est généralement/normalement accompagnée d’un diffuseur de lumière, sorte de barre transparente dépolie qui se fixe sur la Flashbar)
Hélas, son utilisation est moins aisée que pour le Polaroid 240,
à mon avis, la profondeur de mise au point est très réduite un léger décalage et c’est le flou assuré (côté pile … un bien beau bokeh assuré). Le stigmomètre peut se révéler ici assez « traître » car si vous mettez au point sur une zone bien précise du sujet (elle doit alors se trouver au centre de l’objectif) et que par la suite vous recadrez en déplaçant, même légèrement, l’appareil … la mise au point « ciblée » est perdue.
la combinaison avec la relativement faible sensibilité des films (100 ISO) est impitoyable pour le bougé … un petit coup de vent, un doux zéphyr ou un tremblotement dans le maintien de l’appareil (vive le trépied … si votre SX70 dispose du pas de vis de fixation ou si vous avez le kit #111 pour trépied) … flou assuré une fois de plus.
les caprices (disons, le manque de prévisibilité) des films Impossible Project (la génération 2.0 devrait faire un petit pas dans le bon sens … ) … difficile de faire un essai et d’attendre 45 minutes pour voir si un petit coup de darken en plus ou en moins s’avère nécessaire pour un deuxième (et coûteux) essai.
Donc, la « macro » sur SX70 est assez périlleuse et on se prend à rêver d’un kit macro pour SLR680 avec son auto-focus assez bluffant … malheureusement, à ma connaissace, inexistant chez Polaroid.
Il existe un Lens Kit chez Mint qui comprend une lentille close-up (distance minimale 12cm). Le système de fixation est différent et est compatible avec les SX70 Sonar et SLR680 (mais qu’en est-il alors de l’autofocus ?).
Petite comparaison … rhododendron avec SX70 …
… et avec Polaroid 240 …
… close-up du kit #121 sur SX70 par le Polaroid 240 et son kit close-up #583 …
La nature est ponctuelle … place aux magnolias, un grand (et court) moment pour le jardin : Du soleil et l'arbre flamboie dans le ciel, un coup de vent, la pluie, et les fleurs fragiles se déchirent, les pétales prennent leur court envol avant de recouvrir le sol …
L'occasion est à saisir et pourquoi pas avec un Polaroid 240 équipé du kit close-up #583 (sans le kit la mise au point à moins de 1m est impossible. Le kit composé d'une lentille et d'un viseur adapté permet de mettre au point entre 23 et 38cm ). Un trépied et un déclencheur à distance (que je ne possède pas) s'avèrent également utiles pour éviter le flou de bougé. Par contre, le vent rentre haut-la-main dans la catégorie des emm… (désolé, grossièreté avouée, grossièreté pardonnée)
C'est parti … Et là, une mauvaise surprise. Le viseur du Polaroid 240 est de conception Polaroid et est composé de deux fenêtres, une pour le cadrage et, à côté, une autre, plus petite, pour la mise au point. Cette dernière n'est déjà pas exceptionnellement ergonomique mais, pour un close-up, cela devient ardu … la correspondance entre la zone de mise au point et le cadrage relève, à cette distance, de l'exploit. Tant pis …
Deuxième mauvaise surprise … une photo toute noire. Apparemment, le diaphragme ne s'est pas ouvert … problème d'alimentation. Pour vérifier, c'est simple. Il suffit d'enlever le pack photo (dans le noir … pour les films couleurs moins sensibles, ça marche sous la couette 😉 ) et, l'appareil ouvert, on regarde l'intérieur du soufflet et on déclenche. Si l'alimentation est ok, on doit voir le diaphragme s'ouvrir et se refermer (le double clic). En aveuglant avec son doigt la cellule (à côté de l'objectif), l'ouverture est beaucoup plus visible.
Dans mon cas, pas d'ouverture et donc, problème d'alimentation. Les piles étant neuves, un faux contact ? Et oui, après avoir vérifié la position des piles, les contacts, l'appareil est reparti. Ouf.
Avec un pied c'est le pied et avec trois, bonjour le close-up et plus encore …
Quand on est bloqué à l'intérieur et qu'un accès de photomanie vous prend, que faire ? Les polaroid SX70 ne brillent pas par leur grande sensibilité. Il faut compenser …
Le manque de lumière naturelle peut évidemment être compensé par un film sensible, par un flash et/ou par un temps de pose allongé mais le trépied s'avère alors être un auxiliaire indispensable.
Le polaroids SX70 se nourrissent essentiellement de films peu sensibles (125 ISO/ASA). En flash, sans chercher trop loin il y a la FlashBar de Mint Asia (la version 1 assez lente au chargement, pas très économe en énergie a été remplacée par une version 2 sensée corriger les défauts de sa prédécesseur) ou les FlashBars (2 rangées de 5 bulbes magnésium très puissants) jetables que l'on peut encore retrouver ici ou là dans les brocantes, sur la baie, …
Et puis il y a le trépied qui, lorsque le temps de pose s'allonge, évite le flou de bougé …
Les trépieds pros sont assez chers et je cherchais un trépied « amateur » … dilettante je suis, dilettante je reste (et aussi un peu radin). Amateur, oui … mais performant. Quadrature du cercle ? Les pros citent souvent comme gage de sérieux la marque Manfrotto et c'est justement un Manfrotto MKC3-H01 que j'ai découvert à la FNAC pour 69€ (je vois les pros sourire …). Il est léger (même si la légèreté n'est assurément pas un gage de stabilité), pratique, apparemment solide (suffisamment pour un usage en intérieur et peu intensif ou même un peu plus), …
J'ajoute que la tête avec vis correspond parfaitement aux reflex actuels et surtout à mes polaroid SX70 et SLR680, condition sine qua non.
Le pied en video …
Vite acheté, vite essayé … Quelques fraises (grosses et belles, culture hydroponique sans doute … quant au goût …) très photogéniques …
{Polaroid SX70 Sonar AF / Film Impossible Project SX70}
Inévitablement, je n'ai pu m'empêcher de penser à cette chanson des Beatles et à m'interroger sur ces mystérieux « champs de fraises », en fait, le nom d'un orphelinat de Liverpool pas loin de là où vivait John Lennon enfant …
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