19 juin 2013 permalink
Dans un traitement numérique d’une photo (presque) tout est possible. Il suffit de décaler de multiples curseurs, appliquer des filtres, les algorithmes plus ou moins complexes font le reste. Et pour le résultat, oui, tout est possible aussi. Quand je dis tout, le pire est souvent au rendez-vous. Souvent. Pas toujours.
Ce que j’apprécie chez Hipstamatic, c’est une certaine sobriété, une certaine authenticité, et ce « non-droit » à l’erreur. Vous choisissez un combo (objectif/film/flash) et pas de retour en arrière possible. Un mauvais choix et votre belle [1. Tout est relatif. Qu’est-ce qu’une belle photo ? Je ramasse les emails dans 60 minutes ] photo s’envole … un peu comme dans la vraie vie, non ?
En 2010, Hipstamatic a voulu honorer Dali et le Musée de Saint-Petersburg (en Floride 😉 ) en sortant un pack « surréaliste »(The Dalí Museum GoodPak, the first of Hipstamatic’s GoodPak Series. Capture a surreal world through the Salvador Lens.) . Ici, manipulation numérique (décrite sur Hipstamatic) aléatoire au programme avec la Salvador 84 Lens (associée dans le pak au film Dreamcanvas)
The most prominent feature of this lens is a double exposure effect that is randomized among four combinations:
180° flip, X-axis
180° flip, Y-axis
Enlarged 45° rotation to the left
Enlarged off-center overlay
In addition the lens provides a bright amber color cast and sharp image focus.
Superposition, rotation, coloration « ambre » et le tout de façon aléatoire. Deux clichés successifs ne donnent donc pas le même résultat … et la même satisfaction.
Exceptionnellement ce combo très sophistiqué me plait … parfois. Voici quelques clichés, sans Dali et avec, … à vous de juger.
A Paris … Le street artiste Fred Le Chevalier …
… ici, Objectif Libatique 73, Film Ina’s 1969, sans flash
… la même avec le Dali Museum GoodPak (2 shoots successifs) …
Au jardin Albert Kahn …
… d’abord avec mon combo préféré (Objectif John S, Film BlacKeys B+W, sans flash) …
… et avec le Dali Museum GoodPak …
14 juin 2013 permalink
Il y a quelques jours, Hipstamatic « sortait » un nouveau pak (Sao Paulo HipstaPak et un descriptif détaillé sur Hipstography) . Curieux, voire intéressé, je n'ai pas pu m'empêcher de céder [2. Astucieux 😉 ces achats intégrés dans l'application. La ponction est légère et indolore et à la longue votre appli vous coûte beaucoup, beaucoup plus que prévu.] à la tentation et à tester le combo Madalena/Robusta lors d'une petite balade en forêt.
Le descriptif m'avait paru plus que plaisant. Et, au cours d'une petite balade en forêt je pu la tester. Alors que sur le iBidule [2. Pour moi c'est un iPod] le rendu paraissait sympa, de retour, sur l'écran du PC c'était un peu moins ça.
L'objectif offre un faible contraste avec une superposition de tons proches du cacao chaud (un commentaire parmi d'autres et quelques exemples convaincants … ou non sur hipstography.com)
Un peu trop soft, manque d'accentuation, une désaturation uniforme caractérisée par une sorte de voile sur la photo … apparemment les conditions de test n'étaient pas optimales. Le choix du combo est, dans le cas de Hipstamatic, préalable à la photo et irréversible [3. C'est d'ailleurs une des raisons qui me font apprécier cette appli. Pas moyen de modifier, annuler, remplacer, hésiter, réessayer … les filtres en post-traitement. La photo sera réussie … ou non. Et une photo ratée le sera définitivement. Cette petite part d'incertitude, de déception possible, de surprise, fait le charme d'Hipstamatic]. Il semblerait que ce combo donnera toute sa puissance pour un sujet très contrasté, avec des zones de couleur chaude et bien marquée.
Dans les profondeurs de la forêt, en bordure des Hautes-Fagnes …
31 mai 2013 permalink
Paris … de temps en temps, laissons nous attirer par la lumière et, il faut l'avouer, Paris reste encore assez brillant [1. Même si, à l'image des touristes asiatiques, j'ai parfois l'impression de m'immerger dans un monde impitoyable 😉 … mendiants, vol à la tire, engueulades, … chaque chose a sa part d'ombre.]. Quoique … Mais Paris, c'est aussi, encore et toujours, … Paris.
Et ces jours-ci, il y avait l'expo Keith Haring au Musée d'Art Moderne et au 104.
Pour aller au 104, au lieu de descendre à la station de métro la plus proche (métro Riquet), préférez par exemple métro Stalingrad et rejoignez la rue Riquet puis la rue Curial (le 104) apres avoir longé pendant quelques minutes les quais réaménagés. Si le soleil est de la partie (avec des si … donc pas ce printemps 2013), vous arriverez au 104, le cœur léger.
Il semblerait que Keith Haring et ses grandes œuvres n'attirent pas la foule (du moins en semaine) … Et qui s'en plaindrait ? Pas moi. Le 104 est presque tout à vous. Quelques « sculptures » (graffitis 3D ?) et grandes fresques (les « grands formats ») comme les 10 Commandements vous y attendent.
Et puis, il y a la « grande » expo au Musée d'Art Moderne (métro Iéna). Calme, aussi. Et c'est un bonheur de découvrir cet artiste, sa vie, ses révoltes, …
Quelques photos Hipstamatic (d'autres sur Flickr) …
15 décembre 2012 permalink
Bien que le terme iphonéographie soit assez réducteur – les iBidules ne sont pas les seuls à produire des photos LoFi – il semble s’imposer … adoptons-le sans rejeter les « non phone » « non iOS » : la « non qualité » (technique) n’étant pas l’apanage de la marque à la pomme 😉
La beauté d’une photo ne se réduit pas au matériel utilisé … même si ça peut aider. Et qu’est-ce qu’une belle photo ? Je suis incapable de répondre … une émotion avant tout, combinaison subtile entre un moment, le talent du photographe, le matériel utilisé, et l’état d’âme du spectateur.
Depuis quelques années je ne sors jamais sans un capteur d’instant (ma collection allant du Reflex numérique à l’iPod Touch en passant par un compact et, depuis peu, un vieux Reflex argentique et deux Polaroid surgis de la fin des années 70).
Avec l’iPod je m’aventure dans l’iphonéographie et, je l’avoue, la bête est légère, maniable et amusante avec quelques applications comme Hipstamatic.
Un concept curieux … vous choisissez un objectif, un film et un flash et vous shootez. Les filtres sont immédiatement appliqués et pas moyen de revenir en arrière contrairement à beaucoup d’autres applications. Hipstamatic vous propose toute une série de packs (objectifs/films/flashs) supplémentaires et payants. Les combinaisons étant multiples … on peut s’y perdre. C’est mon cas. Un mauvais choix et l’instant capturé est digne de s’évanouir dans la corbeille numérique.
A défaut de présenter une certaine unité, cohérence, voici quelques premiers tests dans les rues de Lille … (Certaines photos ont été réencadrées avec Instant (j’aime le cadre rectangulaire typique des Polaroïds)
La Grand Place, en vrai …
Et en vitrine …
Le Vieux Lille …
Ou encore , les marrons chauds …
9 novembre 2012 permalink
Et si moins pouvait être mieux ? Existe-t-il un domaine où la tendance ne serait pas orientée vers le plus ? On exige de vous le maximum et vous exigez la même chose de votre environnement (humain et matériel). La « zénitude », la yoga-attitude et la lévitation sont sympas mais surtout pour les autres.
En photo numérique il en va de même. La course aux mégapixels, l’offre constamment renouvelée (en mieux, en plus, évidemment) crèe chez le pauvre consommateur que vous (je) êtes (suis) un sentiment de frustration. Difficile à suivre …
Alors, pourquoi ne pas lever le pied et constater que parfois moins c’est pas mal et que si vos photos sont moches ce n’est pas par manque de pixels mais peut-être par la faute du supposé photographe que vous (je) êtes (suis). Une bonne photo nécessite-t-elle le matos dernier cri ?
Il y a peu je voyais des daguerréotypes de Macaire-Warnod montrant le port du Havre. Ils dataient du début du XXe siècle … et, mis à part la monochromie sépia, ils étaient bluffants de précision, de netteté …
Un journaliste photographe américain Ben Lowy s’est distingué cette année par ses reportages revendiqués iPhone/Hipstamatic. Évidemment, des pour et des contre. Des vivas et des levées de bouclier. Plaire à tous c’est difficile.
If, on the other hand, you believe iPhone photography — and the Hipstamatic app, in particular — are the work of the Devil, then you can think of Mr. Lowy as his messenger.
Du daguerréotype à l’iPhone, l’écart est grand. Reste la photo, la capture d’un instant.
Croire qu’Hipstamatic et ses applications consoeurs seraient capables d’apporter en quelques clic le « beau » et l' »esthétique » grâce à quelques filtres (philtres ?) magiques est un leurre. Et pourtant, avec l’aide d’Instagram et son partage à l’échelle mondiale, on peut transcender la réalité, se sentir – un peu – « artiste » au grand dam des « professionnels » de la culture.
Voici un extrait d’un article intéressant …
En somme, si Hipstamatic énerve, c’est peut-être parce que cette application, avec son homologue Instagram, ont instauré un règne de partage de l’image à une échelle jamais égalée (d’ailleurs la dernière version d’Instagram propose la géolocalisation des photos prises, induisant des comportements photographiques inédits). Et peut-être aussi parce qu’elles dépossèdent chaque jour un peu plus les institutions culturelles de leur primauté à établir ce qui est beau, artistique ou professionnel de ce qui ne l’est pas.
À lire aussi, un article qui nous parle de cette nouvelle fonction de l’image … l’image communicante.