19 décembre 2019 Commentaires fermés sur #japon2019# … Tokyo, la suite #2permalink
« Quand on sera à Tokyo, il faudra aller … » suit une longue série de lieux, boutiques, cafés, … incontournables selon les guides et, mieux, selon nous. Oui, mais voilà, une todo list est faite pour être bafouée, transgressée, écharpée, ignorée, … quelques obligations, une météo peu amène, l’humeur du jour, l’envie de l’instant, une pointe de procrastination, un peu de paresse aussi se révèlent souvent – je parle pour moi – trop puissantes. Et c’est ainsi que la journée prévue pour tenter de surprendre le timide Fuji san, ou encore pour grimper au sommet de la Tokyo tower, passèrent à la trappe (du moins pour cette fois-ci). Alors que beaucoup s’écrient «j’ai fait Tokyo », je m’en tiendrais à un plus modeste et plus apaisant « je suis passé à Tokyo ».
Peut-on vraiment « être » au Japon tant qu’on n’a pas traversé un tori ?
Sans être shintoïste, on peut se plaire à imaginer que la traversée est un passage obligé … de quoi à quoi ? Et peut-on revenir intact si on oublie de retraverser le tori dans l’autre sens ? Bonnes questions. À la fois pertinentes et trop ardues pour mon esprit irrémédiablement cartésien.
L’enfilade de toris que l’on vient de traverser, nous éloigne-t-elle étape par étape, irrémédiablement, du monde matériel ? C’est ce qu’on pourrait croire en gravissant l’escalier (variété japonaise du quai 9¾ à King’s Cross pour qui veut prendre le Poudlard Express) qui mène au Hie Jinja Shrine, niché très discrètement au milieu des buildings sur une petite colline du quartier d’affaires d’Akasaka.
Et si le désir de vivre, facon cosplay, indubitablement sur un autre plan, était le résultat d’un non-retour à la réalité suite à un nombre impair de traversées de toris ?
Revenons sur terre 😉 … quoique. Une autre réalité peut être frôlée dans le calme paisible du cimetière de Yanaka …
Et puis parfois passé, présent, futur s’entrechoquent … Ne serait-ce pas un Kabinenroller Messerschmitt ?
Prenons de la hauteur. Échappons à la pression de la mégapole … Prenons l’ascenseur d’un grand magasin direction le rooftop …
Ça y est … 15.000 kms … ça fait beaucoup et ça fait long . On devrait parler de durée réelle et durée ressentie et là ça fait vraiment long (de porte à porte … départ le mardi à 11h du matin et arrivée le mercredi à 21h) … un mix d’attentes, de sommeils et de repas alternés.
Jeudi matin … une petite nuit dans un hôtel bien japonais et un soupçon de jetlag, un petit déjeuner à la japonaise (riz, légumes marinés, soupe miso … et pour les courageux des petits sandwich – du moins ça ressemble à du pain 🙂 – préfourrés margarine, beurre de cacahuètes, pâte de pruneaux, omelette ou thon, apparemment synthétiques … aauughhh …). Les pancakes confiture ce sera pour une autre fois. Vite sortir, observer, humer … vivre ou revivre ?
Première sortie (désolé, pour les photos de spots incontournables cherchez dans Google Image … ils sont bien meilleurs que moi. Je me contente de fixer des instants banals, bien à moi).
Le ciel ou la rue … que regarder … faut choisir …
Ikebukuro …
Shibuya, le chien fidèle et LE carrefour …
Un peu de calme à Yanaka, un cimetière mais pas que …
Difficile de ne pas les voir … ces petites plaquettes en bois suspendues à un grillage à l’entrée des temples japonais. Au recto, une illustration (souvent un animal mais pas que …) et, au dos, le japonais (mais pas que … des touristes aussi tentent leur chance … qui n’a jamais joué à la loterie n’a jamais gagné) y écrit un vœu … examen à réussir, bonheur en amour, promotion espérée, formation d’un gouvernement de coalition en Belgique (au rayon cause désespérée il n’y a pas mieux), tout peut y passer … Il n’est pas nécessaire de faire preuve de beaucoup d’imagination pour trouver un truc qui ne va pas, un boulon à resserrer, … et d’en confier le job à une instance supérieure.
Entre 500 et 1000 yens (~ 5 et 10€) le vœu, exaucement non garanti, ce n’est pas trop cher et c’est plus joli qu’un ticket du loto.
Ainsi, j’en ai rapporté quelques uns de Tokyo, Kyoto, Uji, … les dos sont encore vierges de tout voeux. Je ne connais pas de divinité, génie, … susceptible de m’exaucer (ça existe ?) et je n’ai pas de temple dédié proche de chez moi.
Un pola sympa et je suis déjà partiellement aux anges (exhaussé pourrait-on dire) …
À Uji,
À Tokyo,
À Kyoto,
et avec tous mes espoirs pour le peuple de HongKong …
Ça plane pour moi … 25 jours de vacances … le Japon une fois de plus 🙂
Un billet sortant de l’ordinaire … plein de polas mais sans polas (ils sont tous là entassés devant moi qui jette un regard tantôt sur la pile tantôt sur le scanner … va falloir s’y mettre.
Le 1 à 11h du matin nous quittons notre patelin sous une drache plus que nationale (après la sécheresse, ce sont les betteraves qui vont morfler) … Bruxelles-Dubai puis Dubai-Tokyo … pour arriver à destination le 2 à 21h. Décalage horaire, escale et attentes diverses ont siphonné quasiment 2 jours de ma vie … Sans compter cette poussée de jalousie quand on vous fait passer par la classe business pour gagner votre siège (sauf sur l’A380 … les nantis sont à l’étage 🙂 ) Et ce fol espoir que vous aurez droit à plus de 80cm et, mieux encore, que vous n’aurez pas de voisin et que vous pourrez vous étendre sur deux sièges. Finalement, il ne vous reste qu’à dormir si vous pouvez (ce n’est pas mon cas), à vous gaver de film (n’allant jamais au cinéma, je pourrais assouvir mes manques … et bien non, si c’est ça le cinéma …).
15000 Kms (j’ai pas vraiment vérifié … plus de 15h d’avion à pas loin de 900km/h plus tard ça devrait le faire. Mais est-ce une vitesse au sol ou en l’air ?) … mon empreinte carbone en a pris un sacré coup. Promis, j’éviterai les sashimis de baleine … Arrivée au pays du soleil levant à l’heure où il se couche … ça dévarie et puis il y a le jetlag …
J’apprends horrifié que Polaroid Originals abandonne la production de films Spectra … sighhh … triste époque.
Du 2 au 10 … Tokyo … la Ville … ça grouille, ça bruisse, ça roule à gauche, ça ne dort pas beaucoup … des lumières, du bruit … mais pas comme chez nous. Le Japon c’est … différent.
Ikebukuro mon « home sweet home » local …
Le 5 … le calme, le cimetière Yanaka, et la cohue, Asakusa … Oui, je préfère le calme …
Le 6 … Harajuku, Omotesando … il faut savoir s’échapper du flot de passants, s’engager (se perdre … sans wifi, Google ne peut pas grand chose) dans des petites rues et retrouver un semblant de calme et un Japon qu’on aime … et aussi un peu de streetart (le Japon est trop triste pour l’amateur. Heureusement qu’il a de nombreux autres atouts) avec Alex Face …
Le 8 … balade à Nakameguro (un petit canal charmant bordé de cerisiers … plus en fleurs) et Daikanyama et le T-site avec la librairie Tsutaya (imaginez un très vaste espace feutré, cosy, bourré de livres consultables – en anglais aussi dans les rayons art/photo/architecture/cinéma/tourisme – , avec des fauteuils, des tables de travail, du wifi gratuit, un Starbucks intégré) …
Le 9 … le temple Hie Jinja dans le quartier d’Akasaka … imaginez un quartier d’affaire, moderne style gros immeubles de sociétés, calme (non ce n’est pas Shinjuku), et puis entre deux immeubles un escalier, des toris et plus haut un temple apparemment délaissé par les touristes 🙂
Le 10 … en route pour Takamatsu (la session d’automne de la triennale d’art de Setouchi à lieu sur diverses îles autour de Takamatsu) en Hikari … 4h qui vous font aimer le train … et la météo qui parle d’Hagibis, le super typhon …
Le 11 … Hagibis se rapproche mais, oui, on peut encore utiliser le ferry pour aller sur la petite île d’Ogijima … profitons-en (et un pack film -acheté au Loft de Tokyo – pas totalement cool) …
Le 12 … la mer s’agite (modérément) … les ferries circulent mais le retour n’est pas garanti, les speed boats restent au quai et … nous aussi. On en profite pour visiter le jardin Ritsurin … un régal …
Le 13 … le typhon s’écarte mais Tokyo souffre beaucoup. Visite de l’ile de Naoshima … des citrouilles mais pas que …
Le 14 … île de Teshima et son musée … sur le curseur de l’agitation japonaise il y a d’un côté l’horreur des pachinkos slots (ces temples des machines à sous … superlatifs de lumières et de bruits. L’enfer doit y ressembler) et de l’autre le Musée de Teshima (l’indescriptible émotion partagée et prolongée devant le parcours d’une simple flaque d’eau) …
Le 16 … en route pour Kyoto (et le charme du bus 5 qui bien que bondé peut toujours accepter des passagers). Et mon ekiben à moi. Oui, j’ai honte …
Deux fois l’an, une certaine effervescence s’empare de la communauté des polaroidophiles … les Polaroid Weeks.
Durant une semaine, 6 jours en fait, on est convié à poster 2 instantanés tout frais (inédits du moins) sur les réseaux sociaux Instagram, Flickr … Une façon de constater l’ampleur, la vigueur et la diversité de la photo instantanée Polaroid et Fuji.
Le polaroid est pour moi la capture d’instants de vie teintée de subjectivité, celle du photographe (je ne parle pas de l’artiste mais du gars qui appuie avec plus ou moins de bonheur sur le déclencheur) et celle de la chimie (on l’a assez souvent répété, l’instantané Polaroid est plus que capricieux). Ces instants on (je) les vit, les engrange et les partage ici, parfois, pas tous (l’item « scanner les polas en attente » ne figure pas en haut de ma todo list. En bon procrastineur la catégorie « urgences » est généralement vierge et ses items inexorablement reportés dans la catégorie « plus tard, sans faute … si possible »).
Voici donc ce qu’aura été ma semaine Polaroid … de tout, de rien, des souvenirs qui remontent de loin, des bonds et rebonds dans le temps et l’espace (l’occasion de scanner des « oubliés ») et beaucoup de plaisir …
Privacy & Cookies: This site uses cookies. By continuing to use this website, you agree to their use.
To find out more, including how to control cookies, see here:
Politique relative aux cookies