Troisième île … Teshima. Cette petite île abrite (cache) 2 musées remarquables … des œuvres d’art intéressantes mais surtout des bâtiments surprenants, géométrie, angles, béton, jeux d’ombre, matériaux bruts, partiellement enfouis dans le sol, … œuvres de l’architecte Tadao Ando. Le tout perdu sur une petite île de la mer intérieure du Japon …
Mais ce n’est pas vraiment ce que mon SX70 a vu, a pu voir ou a « mémorisé ». Lui c’est lui et moi c’est moi. Contrairement au numérique, chaque clic compte et lorsque le film (8 photos) est fini, il ne vous reste qu’à en charger un autre … si vous en avez encore et en espérant que ce film aura bien supporté la chaleur, le stockage ou encore les rayons à l’aéroport (beaucoup de « si ». Là aussi réside le charme discret du polaroid) … De plus les japonais n’aiment pas trop (doux euphémisme) les photos à l’intérieur et parfois à l’extérieur des musées … les gardiens vigilants sont là pour le rappeler, gentiment et fermement.
Le port de Teshima …
… et des échafaudages … ou plutôt, IslandScape, une installation artistique de Koji Kakiuchi …
Qu’est-ce qui est art … allez savoir …
Et là, dans notre dos, le musée d’art simulant l’impact d’une goutte d’eau sur le sol … une expérience inoubliable, inracontable, et non photographiable
Deuxième île sur notre todo list … sachant que todo n’a pour nous rien d’une injonction … une proposition alléchante tout au plus …
Les horaires des ferries et des bus sur l’ile (pour les vélos électriques … prière de se lever très, très tôt) et la crainte de se voir refuser le retour pour cause de bateau plein (un peu de parano … je le reconnais), il faudra choisir … sauter d’un spot à l’autre et privilégier l’extérieur a l’intérieur.
Un regret … ne pas avoir pu loger sur place à la Benesse House … Réservation très, très anticipée exigée.
Et pour les polas, c’est pas la joie. Stock de films plus que réduit (les packs achetés au Big Camera d’Ikebukuro n’ont pas vraiment supporté le stockage). Mon SX70 a souffert … un choc, un coin cassé … pas vraiment HS mais malade, fuites de lumière intempestives en prime. Shooting parcimonieux et risqué imposé !
J’aime les petits pois surtout si ils ont été mijotés par Yayoi Kusama …
Plages et toris (oui ratés … le charme indiscutable du pola)
Si Shakespeare avait écrit « je scanne donc je suis » en pensant à moi, il l’aurait fait par pure ironie (loin de moi l’idée que ça ait pu être le cas … quoique). Cela fait 6 mois que je suis revenu du Japon et je n’ai pas encore achevé cette opération … Shame on me. Et pourtant le temps je l’ai … merci covid19 🙁
Pour poursuivre mon périple c’était le 11 octobre …
L’ire d’Hagibis s’apaise (du moins dans le sud … à Tokyo on a les pieds dans l’eau) et on peut reprendre notre programme … l’ile d’Ogijima. Il faut dire que les jours précédents les (petits) speedboats restaient à quai et les (lourds) ferries étaient hésitants … style « oui, le bateau va partir mais le retour dépend de la météo ». Aller simple sans certitude de retour …
La petite île d’Ogijima abrite quelques œuvres/installations de la triennale d’art de Setouchi. A l’image des voix du seigneur, celles de l’art moderne me sont généralement impénétrables mais curieux je suis et prétextant une soif artistique feinte je vais pouvoir parcourir quelques lieux étrange(r)s, insolites (pour un occidental pur sucre), typiques (j’aime pas trop ce terme … alors que le lieu est juste ce qu’il est … une petite île dans la mer intérieure du Japon). Et déjà se profile le spectre de la disette. Ma provision de pola est tristement limitée … tout comme mon talent et les performances du film 😉
Ogijima’s Soul … difficile d’y échapper … un pavillon d’accueil sur le quai. En levant les yeux, un toit en dentelle formée de lettres et de caractères délivrant un message que tente de déchiffrer le soleil …
Unknown Work … bizarre, surprenant … une maison, ses dépendances, son jardin, ses accessoires, ses arbres, son sol … tout peint en noir charbon. Une sorte d’incendie où rien n’aurait été détruit. Et le pola renâcle … est-ce sa chimie semi-périmée, la météo ou un refus artistique et un désir irréfréné de voir la vie en rose …
Et puis des chats …
… une boîte aux lettres (déposée à côté d’une banane au centre d’un espace blanc épuré d’un musée , elle aurait pu devenir divinement sublime 😉 )
En 2010, un volcan islandais au nom imprononçable – l’Eyjafjallajökull … et vous, vous le prononcez comment ? – retardait de plusieurs jours mon retour du Japon au grand désarroi de mon boss qui, évidemment, ne pouvait se passer de moi. Cette année ce fut le tour du super typhon Hagibis. Alors que nous quittions Tokyo pour le sud du Japon, Hagibis frôlait les côtes et remontait vers le nord. Nous nous croisâmes donc sans trop d’effusions – ouf ! – et, sans regret aucun, nous ne fîmes pas plus amples connaissances.
C’est en train (imaginez un train propre, ponctuel, rapide et confortable. Difficile ? Normal au Japon … à condition d’y mettre le prix) que nous parcourûmes les 700kms séparant Tokyo et le port de Takamatsu … en Shinkansen
Le phare rouge (en verre rouge … exceptionnel paraît-il) … de jour … sur une jetée de 500m de long … appréciée par les marcheurs et les cyclistes
Sur le port, ces « quilles » intitulées Liminal Air -core- , faisant partie des multiples réalisations pour la triennale d’art de Setouchi …
Face à la mer (et même s’il ne s’agit que de la mer intérieure de Seto), il est permis de rêver à l’ailleurs, au loin …
Ça plane pour moi … 25 jours de vacances … le Japon une fois de plus 🙂
Un billet sortant de l’ordinaire … plein de polas mais sans polas (ils sont tous là entassés devant moi qui jette un regard tantôt sur la pile tantôt sur le scanner … va falloir s’y mettre.
Le 1 à 11h du matin nous quittons notre patelin sous une drache plus que nationale (après la sécheresse, ce sont les betteraves qui vont morfler) … Bruxelles-Dubai puis Dubai-Tokyo … pour arriver à destination le 2 à 21h. Décalage horaire, escale et attentes diverses ont siphonné quasiment 2 jours de ma vie … Sans compter cette poussée de jalousie quand on vous fait passer par la classe business pour gagner votre siège (sauf sur l’A380 … les nantis sont à l’étage 🙂 ) Et ce fol espoir que vous aurez droit à plus de 80cm et, mieux encore, que vous n’aurez pas de voisin et que vous pourrez vous étendre sur deux sièges. Finalement, il ne vous reste qu’à dormir si vous pouvez (ce n’est pas mon cas), à vous gaver de film (n’allant jamais au cinéma, je pourrais assouvir mes manques … et bien non, si c’est ça le cinéma …).
15000 Kms (j’ai pas vraiment vérifié … plus de 15h d’avion à pas loin de 900km/h plus tard ça devrait le faire. Mais est-ce une vitesse au sol ou en l’air ?) … mon empreinte carbone en a pris un sacré coup. Promis, j’éviterai les sashimis de baleine … Arrivée au pays du soleil levant à l’heure où il se couche … ça dévarie et puis il y a le jetlag …
J’apprends horrifié que Polaroid Originals abandonne la production de films Spectra … sighhh … triste époque.
Du 2 au 10 … Tokyo … la Ville … ça grouille, ça bruisse, ça roule à gauche, ça ne dort pas beaucoup … des lumières, du bruit … mais pas comme chez nous. Le Japon c’est … différent.
Ikebukuro mon « home sweet home » local …
Le 5 … le calme, le cimetière Yanaka, et la cohue, Asakusa … Oui, je préfère le calme …
Le 6 … Harajuku, Omotesando … il faut savoir s’échapper du flot de passants, s’engager (se perdre … sans wifi, Google ne peut pas grand chose) dans des petites rues et retrouver un semblant de calme et un Japon qu’on aime … et aussi un peu de streetart (le Japon est trop triste pour l’amateur. Heureusement qu’il a de nombreux autres atouts) avec Alex Face …
Le 8 … balade à Nakameguro (un petit canal charmant bordé de cerisiers … plus en fleurs) et Daikanyama et le T-site avec la librairie Tsutaya (imaginez un très vaste espace feutré, cosy, bourré de livres consultables – en anglais aussi dans les rayons art/photo/architecture/cinéma/tourisme – , avec des fauteuils, des tables de travail, du wifi gratuit, un Starbucks intégré) …
Le 9 … le temple Hie Jinja dans le quartier d’Akasaka … imaginez un quartier d’affaire, moderne style gros immeubles de sociétés, calme (non ce n’est pas Shinjuku), et puis entre deux immeubles un escalier, des toris et plus haut un temple apparemment délaissé par les touristes 🙂
Le 10 … en route pour Takamatsu (la session d’automne de la triennale d’art de Setouchi à lieu sur diverses îles autour de Takamatsu) en Hikari … 4h qui vous font aimer le train … et la météo qui parle d’Hagibis, le super typhon …
Le 11 … Hagibis se rapproche mais, oui, on peut encore utiliser le ferry pour aller sur la petite île d’Ogijima … profitons-en (et un pack film -acheté au Loft de Tokyo – pas totalement cool) …
Le 12 … la mer s’agite (modérément) … les ferries circulent mais le retour n’est pas garanti, les speed boats restent au quai et … nous aussi. On en profite pour visiter le jardin Ritsurin … un régal …
Le 13 … le typhon s’écarte mais Tokyo souffre beaucoup. Visite de l’ile de Naoshima … des citrouilles mais pas que …
Le 14 … île de Teshima et son musée … sur le curseur de l’agitation japonaise il y a d’un côté l’horreur des pachinkos slots (ces temples des machines à sous … superlatifs de lumières et de bruits. L’enfer doit y ressembler) et de l’autre le Musée de Teshima (l’indescriptible émotion partagée et prolongée devant le parcours d’une simple flaque d’eau) …
Le 16 … en route pour Kyoto (et le charme du bus 5 qui bien que bondé peut toujours accepter des passagers). Et mon ekiben à moi. Oui, j’ai honte …
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