Déclencher (en numérique on dirait « cliquer »), c'est facile, rapide … un bbbzzzzzzoouiiinnnnnkkklic après, un petit carton impressionné et parfois impressionnant 😉 se retrouve dans votre main, de l'analogique pur fruit – cellulose et produits chimiques compris – alors que votre monde vit dans le numérique, le bit, le cloud, l'impalpable, … Alors vous restez au bord du Styx attendant le bon Charon (image ambitieuse, non ?) pour vous aider à passer dans l'autre monde.
Et ce Charon c'est ce bon vieux scanner qui vous interprète les couleurs assez grossièrement, c'est ce Photoshop qui vous permet en tâtonnant de retrouver l'original … bienvenue dans le numérique. C'est long, c'est lent. Alors si Charon ne vient pas à vous, vous n'allez pas à Charon et les polas s'entassent patiemment dans des boîtes … ou pas.
En mai 2017, j'étais au Japon … voyage … avion, train … Dans mes bagages, quelques boîtes de film Impossible Project BW. Le noir et blanc c'est pas mon truc (je n'aime pas sa tendance à se sépiatiser). Parmi eux, une boite au cadre « Eley Kishimoto », le genre de graphisme qui ne va pas à tout … Et pourtant …
Et un peu de couleurs …
La gare, que dis-je,
l’arrêt de Tournai-Froyennes (quelques casemates rudimentaires et une borne distributrice, contre paiement, de billets n’en font pas/plus vraiment une gare) fait certainement partie de ces arrêts anecdotiques, survivants oubliés d’une époque (presque) passée, sûrement en bonne position dans la liste
à supprimer des gestionnaires es-rentabilité. Située entre Tournai et Lille, est-ce la proximité de l’école Saint-Luc et du mémorable pensionnat de Passy-Froyennes drainant des étudiants belges et français qui lui assure la pérennité ?
Les abris et leurs murs s’offrent aux étudiants qui peuvent/veulent/osent déployer (dans ce que je suppose être une illégalité tolérée) leur art in vivo. Il faut un commencement à tout, même au street art. Hélas … il s’agirait ici plus de murs « de brouillon » que de copies définitives, assumées et matures. J’imagine qu’il en fut ainsi pour les gars de FarmProd (ils kottaient dans une ferme voisine, d’où leur nom) qui usèrent leurs fonds de culottes 😉 sur les bancs de Saint-Luc et qui, peut-être, sur ces mêmes murs étrennèrent leurs premières bombes.
Barbouillage avant barbouill’art …
Et pourtant, cette année, les casemates-abris ont été repeintes en blanc, pas vraiment une vision à long terme, à la limite une sorte de provocation. Et très vite, la vie « artistique » a repris le dessus … allant jusqu’à rebaptiser le lieu en skull station.
Et, même si certains graffitis sont inachevés et dûment estampillés « pas fini » ou « to be continued » par leurs auteurs (rattrapés par les vacances, reviendront-ils en septembre achever graffs et études ?), certaines réalisations sont assez prometteuses mais …
Un graff m’a d’abord attiré … au pochoir, noir et blanc avec cette mention « I wish I was a street artist » , oui talentueux ce jeune. Mais aussi deux signatures « Zabou » et « Blouh » et, une petite recherche plus loin, non Zabou n’est pas une étudiante et oui, Zabou a déjà une vie artistique partagée entre la France et le Royaume-Uni. Tout comme Blouh. Mais, boudiou, que faisaient-ils à Froyennes ?
Warning, un train peut en cacher un autre
{Polaroid SX70 Sonar AF / Film Impossible Project SX70 Color}
Et en pack 100 Blue, du polaroid expiré …
{Polaroid Land 240 / Film Polaroid 100 Blue (exp. 05/2009)}