Impossible Project vient effectivement de sortir une édition spéciale de son film Color600 … rien de neuf côté chimie mais un cadre à la façon de Keith Haring.
J’aime Keith Haring pour sa fraîcheur, sa (trop ?) grande simplicité, son parcours, son art accessible, inspiré du graffiti, à mille lieues d’un intellectualisme déprimant. Et le voilà qui se retrouve en cadre de polas. Triste sort ?
Pour un inconditionnel (proche de l’intégriste viscéral) du cadre blanc cela tient/pourrait tenir de l’hérésie ou, à tout le moins, de la faute de goût. Un peu comme Fuji qui en Hello-Kittysant (ça se dit ?) ses films (et ses caméras) peut attirer un public ad hoc, Impossible Project, sur un axe plus intellectuel (?) fait de même … Le business a ses raisons … Et tant mieux si cela dope les ventes, attire un public et assure la pérennité de cette société. C’est tout ce que je souhaite.
Sur un plan plus « photographique », j’ai l’impression que ce type de cadre « bouffe » la photo. Le regard se porte sur ces sympathiques silhouettes colorées imbriquées et en oublie la partie centrale, l’instant qu’on a voulu graver dans le marbre photosensible.
Réticent mais aventurier, j’ai commandé quelques packs de cette cuvée. La boite est assurément jolie et, apres déballage, la question s’est posée … qu’allais-je photographier ? Alors qu’un cadre blanc va avec tout, le cadre Keith Haring me paraît plus difficile à assortir et pose le difficile problème de trouver un sujet en adéquation …
Apres une première photo test (le colis arrive, on déballe fébrilement et on veut tester sans plus attendre), une Hemerocallis, pas trop décevante …
… je me suis tourné vers ce qui avait inspiré Haring, le graffiti … (à vous de juger)
{Polaroid SLR680 / Film Impossible Project Color600}
C'était fin mai, c'était Paris, il faisait chaud …
Un peu de fraîcheur et du street art (et oui …), le FestiWall avait eu lieu en bordure du canal de l'Ourcq quelques semaines plus tôt …
… le pont levant (voir aussi ce billet)
… Jana et JS …
… Oji …
… Raphaël Frederici …
… et aux alentours Learn …
{Polaroid SX70 filtre ND / Film TIP Color600}
6 jours !?!?! Déjà. 12 polas, 12 instants … Pas vraiment des pépites mais pour moi il y a de ça … Orpailleur d'instants. L'émotion de l'instant capturé, qui se développe lentement, parfois décevant (je parle du pola pas de l'instant), parfois moins, parfois wowww.
Pour ce dernier jour je ne pouvais laisser le streetart de côté. Si il y a un moteur dans mes pérégrinations, c'est effectivement l'art pariétal urbain. Une balade sans graffs me laisse généralement un goût d'inachevé.
C'est donc à C215 et Ludo (expo StreetGeneration(s) actuellement à Roubaix) que je laisse le soin d'achever cette RoidWeek de printemps … qui sera suivie, dans mon cas, par beaucoup (j'espère) d'autres …
Pot pourri … bouquet de fleurs mélangées, ragoût à base de diverses viandes, assortiment de musiques variées … A la réflexion, le mot pourri me paraît un tantinet négatif alors que c'est l'impression de variété qui devrait se dégager et non l'obligation de se boucher le nez … ouvrir les yeux suffira 😉
Et à propos de variété, disparates, oui je l'avoue, quelques oppositions Polaroid vs Hipstamatic, analogique vs digital, chimie vs électronique, … éternelle querelle ancien vs moderne. Les paquets de pixels, taillables et corvéables à merci, face à une chimie molle et pas toujours prévisibles, la comparaison est audacieuse. Mais ne comptez pas sur moi pour trancher … Oui, les effets numériques ont parfois un peu plus de wowww primaire et immédiat mais très vite le cliché s'endort quelque part dans le disque dur alors que le pola doux et délicat, surprenant et malhabile vous reste dans la main pour longtemps (du moins on l'espère) …
Sans plus tarder entrouvrons le pot et découvrons un peu de tout sur pas grand chose …
D'un naturel procrastinateur affirmé, c'est souvent lors de la fermeture définitive des portes ou juste avant, après avoir glissé un pied dans l'entrebaillement, que je fréquente les expos. Toute règle n'étant pas totalement infrangible, il m'arrive exceptionnellement de vouloir précéder l'ouverture des dites portes. Quitte à les trouver closes …
C'était un mardi 21 mars. Poussé par un petit souffle favorable et printanier, je partis pour Roubaix. Souffle printanier, rayon de soleil, narcisses étincelants … et Roubaix … Non, ne cherchez pas l'intrus. Quoique … 😉
Sachant que l'expo Street Generation(s) ne débute que le 31 mars et est ouverte du mercredi au dimanche, je faisais preuve d'un optimisme (inconscience) démesuré. Mais je comptais sur les performances extérieures et espérais même surprendre un artiste en plein travail … optimisme démesuré, disais-je plus haut.
N'empêche … C215, Ludo ou Psyckoze avaient déjà sévi (Dans le cas de Ludo, j'ai bien peur que le méga-collage réalisé ne résiste longtemps aux intempéries des Hauts de France …).
À travers les oeuvres de 50 artistes de renom, créées spécialement pour l’exposition ou issues de collections privées, des interventions in situ et hors-les-murs et des documents d’archives, l’exposition STREET GENERATION(S) 40 ans d’art urbain dresse un panorama complet, inédit en France, de ce mouvement foisonnant.
2Koa, Jef Aérosol, Ash, André, A-One, AplickONe, Banksy, benjAMINduquenne, Tarek Benaoum, Stephane Bisseuil, Blek le Rat, BoulaOne, C215, Crash, DFace, Dondi, Dran, Eror729, Shepard Fairey, FAILE, Futura, Keith Haring, Isham, JayOne, JonOne, JR, Katre, Kaws, L’Atlas, Lem, LUDO, Barry Mc Gee, Mikostic, Miss.Tic, Mode 2, Steve More, Nasty, Nord, Yoshi Omori, Os Gemeos, Psyckoze, Quik, Rammellzee, Recidivism, Rero, Remi Rough, Seen, Seth, SKKI, Sore, Space Invader, Spazm, Spécio, Swoon, TANC, Toxick, VHILS, Jacques Villeglé, Nick Walker, West, YZ, Zevs, Zhang Dali, Zlotykamien, Zub (Site web de la Condition Publique, Roubaix)
C'est donc en guise d'apéritif (et d'incitation à faire un détour par Roubaix … vérifiez les horaires d'ouverture) que je vous présente ces quelques polas. Et toujours cette impression … mes films Color600 (01/17) me paraissent assez voilés, pâles (quand on a goûté à la chimie des nouveaux films Beta 3.0 🙂 ), comparés aux SX70 Color (10/16) …
Le Ludo en question … oui, c'est pâle …
… Psyckoze …
… et C215 avec évidemment un chat …
{Polaroid SX70 modif.600 / Film Impossible Project Color600}
… mais pas que, un pola² …
{Polaroid SX70 / Film Impossible Project SX70 Color}