La gare, que dis-je, l’arrêt de Tournai-Froyennes (quelques casemates rudimentaires et une borne distributrice, contre paiement, de billets n’en font pas/plus vraiment une gare) fait certainement partie de ces arrêts anecdotiques, survivants oubliés d’une époque (presque) passée, sûrement en bonne position dans la liste à supprimer des gestionnaires es-rentabilité. Située entre Tournai et Lille, est-ce la proximité de l’école Saint-Luc et du mémorable pensionnat de Passy-Froyennes drainant des étudiants belges et français qui lui assure la pérennité ?
Les abris et leurs murs s’offrent aux étudiants qui peuvent/veulent/osent déployer (dans ce que je suppose être une illégalité tolérée) leur art in vivo. Il faut un commencement à tout, même au street art. Hélas … il s’agirait ici plus de murs « de brouillon » que de copies définitives, assumées et matures. J’imagine qu’il en fut ainsi pour les gars de FarmProd (ils kottaient dans une ferme voisine, d’où leur nom) qui usèrent leurs fonds de culottes 😉 sur les bancs de Saint-Luc et qui, peut-être, sur ces mêmes murs étrennèrent leurs premières bombes.
Barbouillage avant barbouill’art …
Et pourtant, cette année, les casemates-abris ont été repeintes en blanc, pas vraiment une vision à long terme, à la limite une sorte de provocation. Et très vite, la vie « artistique » a repris le dessus … allant jusqu’à rebaptiser le lieu en skull station.
Et, même si certains graffitis sont inachevés et dûment estampillés « pas fini » ou « to be continued » par leurs auteurs (rattrapés par les vacances, reviendront-ils en septembre achever graffs et études ?), certaines réalisations sont assez prometteuses mais …
Un graff m’a d’abord attiré … au pochoir, noir et blanc avec cette mention « I wish I was a street artist » , oui talentueux ce jeune. Mais aussi deux signatures « Zabou » et « Blouh » et, une petite recherche plus loin, non Zabou n’est pas une étudiante et oui, Zabou a déjà une vie artistique partagée entre la France et le Royaume-Uni. Tout comme Blouh. Mais, boudiou, que faisaient-ils à Froyennes ?
Warning, un train peut en cacher un autre
{Polaroid SX70 Sonar AF / Film Impossible Project SX70 Color}
Et en pack 100 Blue, du polaroid expiré …
{Polaroid Land 240 / Film Polaroid 100 Blue (exp. 05/2009)}
Il y a peu Impossible Project (re)sortait de ses cartons des films pour pola 600 intitulé Cyanograph … une chimie bleue, peu contrastée … J’avoue ne pas avoir été convaincu.
Dernièrement, Impossible vidait ses frigos et en ressortait des « vieilleries » expirées et expirantes. Conserver du vin, un bon millésime, ça va … des films polaroid … bonjour les dégâts/déceptions (voir mes essais du polaroid 779).
Des vieux films Impossible Project … pas question. Déjà frais c’était pas top alors vieillissants … Mais, dans le lot, je n’ai pas pu résister à deux films Polaroid 100 Blue (exp. 04/2009). Je n’aime toujours pas le look blue mais un prix raisonnable (tout est relatif. Le prix d’un paquet de cigarette est-il raisonnable ? Ne fumant pas, je n’en sais rien 😉 ) et surtout, cette impression de passer à côté de quelque chose qui n’existera plus (que ne donnerais-je pour voir, juste une fois, un dronte de Maurice, pardon, un dodo ) … j’ai donc craqué.
Ma curiosité insatiable fut modérément titillée par un nom, « Paul Giambarba », figurant sur la « sur-boîte » (Impossible a doublé la boîte Polaroid originale par une boîte bleue minimaliste, assez classe). En fait ce monsieur fut responsable du design (packaging …) chez Polaroid et c’est à lui qu’Impossible confia le design de ses premiers produits … Ah, bon … une fois de plus on mourra moins bête. Merci, internet.
Le plus beau packaging ne faisant pas la bonne pellicule, j’attendais le moment qu’un de mes polas se libère (excusez du peu …) et … c’est chose faite.
Et alors ? (entends-je murmurer) … et bien, la déception … n’est pas au rendez-vous. Apparemment le dépassement de 5 ans (exp 04/2009) de la date de péremption n’a pas trop d’impact. J’imagine qu’Impossible a fait ce qu’il fallait pour conserver les films dans les meilleures conditions.
Et oui, c’est bleu. Il fallait s’y attendre (en fait pourquoi faire de telles pellicules ??? … je n’ai pas la réponse) mais un bleu assez piqué d’où ressortent les détails rouges. La finition est de type « silk », un peu grainé (là aussi, comme pour les pellicules Fuji, je ne suis pas extrêmement emballé et préfère le « glossy » classique. De plus le « silk » n’est pas vraiment l’ami du scan).
J’ai donc 20 photos moins 3 déjà consommées dans mes essais ci-dessous pour goûter, apprécier et regretter ce Polaroid Blue sacrifié sur l’autel du numérique.
Pour le test, l’écluse de Kain près de Tournai (Belgique, évidemment) et comme il restait un noir et blanc dans le pola …
{Polaroid 240 / Film Fuji FP-3000 B}
À l’écluse, la Jeannet …
La péniche s’appelle Early Bird, mais ces foutus canards 😉 n’ont pas daigné attendre qu’elle se rapproche …
Dans un précédent billet, je vous emmenais dans l'ancienne cimenterie Delwart à Saint-Maur près de Tournai (en Belgique, bien sûr 😉 ). Je ne suis pas vraiment un impétueux explorateur mais, une grille généreusement ouverte et l'incitation était grande. Oui, la chair est faible et les tentations pas toujours surmontables …
Pour ce quasi baptême urbex, j'avais avec moi un polaroid 240, un SLR680, un APN … et pas de sac … avec seulement deux mains, tâche ardue … D'autant plus que les films pack 100 (Fuji FP-3000B et FP-100C), après « pelage » dégoulinent de réactifs chimiques vaguement corrosifs .
To peal or not, that's the question. Pour l'occasion, j'ai choisi d'éviter cette opération et de garder les photos intactes quelques dizaines de minutes (apparemment sans conséquences pour la photo), sauf la première pour vérifier le bon fonctionnement du polaroid et le réglage darken/lighten (et on évite aussi quelques autres grosses « bêtises » … Ainsi, en passant du film couleur au noir et blanc, j'avais oublié de modifier le sélecteur ISO).
Les films Fuji FP-3000B, noir et blanc, sont parfaits pour ce type de shooting urbex (mais aussi pour les shootings sans flash en intérieur avec luminosité ordinaire) … de quoi regretter une fois de plus leur abandon par Fuji.
Les films couleurs Fuji FP-100C ont un rendu parfois un peu trop bleuté moins adapté (question de goût ?) …
Les cimenteries font partie du décor naturel de Tournai et des communes avoisinantes.
Il y a ces monstres en pleine activité, rongeant, dévorant en profondeur le paysage … explosions, poussières, … Mais aussi les carrières mortes, abandonnées, qui peu à peu se remplissent d'une eau sombre, bonheur des amateurs de plongée.
Souvent, la réhabilitation d'une carrière ou d'une ancienne cimenterie abandonnées ne semble pas au programme. Les bâtiments tombent en ruine, les herbes folles envahissent … et des grillages protègent/interdisent l'accès. Ces lieux deviennent zones de découverte pour les explorateurs urbains (urbex).
Réussissant, comme fréquemment, à être ailleurs (pas vraiment le right man in the right place at the right time), je n'ai pu accéder aux lieux (grilles ouvertes … je m'y lance discrètement) que quelques jours plus tard avec la grosse artillerie … SLR680, Polaroid 240, et divers films (sans compter un compact numérique pour les photos streetart pour @necDOT)
Quelques polaroid 779, expiration date 2008, (du pur vintage pour de l'urbex, un bon mix) …
{Polaroid SLR680 / Film Polaroid 779 (exp 01/2008)}
… de l'Impossible Project Color 600 (tiens, tiens, les températures remontent et les clichés recommencent à virer au rose) …
{Polaroid SLR680 / Film Impossible Project Color 600}
… et évidemment le Color SX70 (la photo explosive) …
{Polaroid SX70 / Film Impossible Project Color SX70}
… du noir et blanc en BW600 …
{Polaroid 240 / Film Fuji-FP-3000B}
Dans l'article prochain, place au polaroid 240 et films Fuji peel-apart (pack 100). Et, en attendant, le trailer Youtube …
Vous partez pour une petite balade photo. Le temps est printanier … bourgeons, chants d'oiseaux au rendez-vous. Un film tout frais, tout neuf dans le pola.
Et puis, l'horreur … une première photo avec de grosses traînées dégoulinantes brunâtres. Événement unique ou révélateur d'un problème plus large ?
Deuxième photo … et la même horreur. La tendance étant d'imputer l'erreur d'abord aux autres, on en vient à se dire que le pack est défectueux et qu'Impossible Projet est responsable.
Troisième photo … oui, encore !
Perdu pour perdu, j'ouvre le pola, retire la cartouche, l'inspecte … rien à signaler, évidemment. Je referme le pola et la quatrième photo est éjectée … surexposée totalement. Normal.
Cinquième photo … toujours ces horribles coulures brunes. Et là, illumination … et si c'était un problème de rouleaux.
Réouverture du pola sans enlever la cartouche (normalement, les photos à venir ne risquent rien), examen et apparemment quelques souillures très, très légères sont présentes sur le rouleau. Un nettoyage s'impose avec les moyens du bord … kleenex et un peu de salive (et oui …).
Sixième photo … disparues les dégoulinades chimiques mais une surexposition sur une large périphérie. Bizarre. Peut-être que lors de l'ouverture et du nettoyage, un peu de lumière s'est infiltrée … non voulu mais effet sympa …
Septième et huitième photos … rien à dire. Elles sont ok.
Moralité … vérifiez vos rouleaux plutôt deux fois qu'une !
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