Un cliché polaroid/Impossible Project est une sorte de millefeuille où s'empilent différentes couches, support, photosensible, des produits chimiques étalés … indigeste en millefeuille mais sympa en photo.
Il se fait qu'un jour un fada un peu plus fada que la moyenne eut l'idée de dépiauter le millefeuille pour ne garder que la fine pellicule photosensible et la déposer sur un support papier … le transfert d'émulsion était né.
On peut trouver sur le net plusieurs vidéos (ou articles) décrivant le process. Toutes suivent avec leurs variantes propres le même schéma général …
On découpe le pola en ne gardant que la partie « centrale », la photo. Il est alors possible de séparer le dos noir rigide de la partie « photo » (certains utilisent un cutter, d'autres des ciseaux) qui est débarrassée d’un résidu blanc poudreux à l’eau courante.
La partie « photo » est plongée dans un bain d'eau chaude à tiède à chaud (les avis divergent). À l'aide d'un petit pinceau, on accompagne le décollement de la fine pellicule photosensible de son support plastique transparent. Avec douceur évidemment … fragile.
On transfère la pellicule dans un bac d'eau à température de la pièce (une fine couche d’eau suffit pour éviter de donner trop de « liberté de mouvement » à la pellicule). Pas de panique si la pellicule se contracte, s'emmêle, se ratatine, se recroqueville au-delà de l'imaginable … Dans l'eau, il sera possible de l'étendre à nouveau … avec un peu de doigté, de délicatesse. (Maj : il est possible de réaliser cette opération directement dans le premier bac d’eau chaude … )
On glisse un carton (papier dessin/aquarelle) dans l'eau, sous la fine pellicule. Et, toujours à l'aide d'un pinceau on étend le plus possible le film. On retire l'ensemble de l'eau en veillant à ce que le film reste à plat (doigté, délicatesse, persévérance au programme) . On peut alors, avec le pinceau et un peu d'eau éliminer les plis …
On laisse sécher l'ensemble suspendu à une pince.
Le dire c'est simple, le faire demande un peu de dextérité, d'entraînement …
Après avoir visionné plusieurs vidéos, celle-ci me paraît la plus explicite (moins stressante, moins chirurgicale … 😉 )
N'ayant peur de rien, voici mon tout premier transfert réalisé sur un pola que j'estimais raté, flou (mais en réalité, tout transfert d'émulsion donnera cet aspect flou) et pale. Oui, je vais m'accrocher …
Maj (14/12/2013) : un bel exemple d’utilisation créative du transfert d’émulsion. L’utilisation de l’Instant Lab d’Impossible apporte un certain « confort » car il est ainsi possible de retoucher (adapter le contraste et la luminosité) le cliché digital avant d’en tirer un pola.
Un second réalisé à partir d'un pola plus coloré …
Et un troisième où je « tente » 😉 d'associer 2 transferts sur le même support …
Encore un, direz-vous … oui, pas (trop) cher, en bon état … Que pouvais-je faire sinon céder ?
Donc il est récemment arrivé ce polaroid The Reporter (proche du EE100 ou du Propack). En première impression, il est plus léger, moins encombrant et diantrement plus « pratique » (ergonomique ?) que ses grands frères des séries 100, 200 …
Plus de 10 ans le sépare de ses aînés et effectivement il a un look un peu moins vintage. D'ailleurs il est (était, devrais-je dire) qualifié de « New Style Pack Camera”.
Comme eux, il utilise les packs 100 Fuji (FP-100C pour la couleur et FP-3000B pour le noir et blanc. Il peut aussi utiliser des packs polaroids 80 pour photos carrées … introuvables), est doté de trois lentilles en plastique (un peu cheap, manque de piqué, pour les puristes ?) et, assez gros défaut en première analyse (et, très vite, je constaterai que cela ne pose guère de problème, juste un peu d'habitude) , une mise au point par évaluation de la distance et réglage avec une molette graduée en pieds située sur l'objectif. Plus gênant, le flash … uniquement des flashcubes de plus en plus rares.
Il utilise 2 piles AA banales situées de part et d'autres de l'objectif à l'intérieur du soufflet.
À la réception, un premier test « à vide » … des piles neuves (veiller à bien les insérer/fixer pour avoir un bon contact … certains problèmes ayant été constatés suite à un mauvais contact), déclencher l'obturateur pour les sensibilités 75 et 3000 (ainsi qu'une position 3000 ER utilisant une pleine ouverture pour tenter des photos sans flash en intérieur) et constater (en regardant par l'intérieur du soufflet) le bon fonctionnement (« ouverture » sensiblement plus grande à 75 qu'à 3000 ASA, temps d'ouverture/fermeture suivant la position du sélecteur de luminosité).
Et c'est parti … Oooopsss … photos très sombres même en jouant avec la molette darken/lighten. À condition de comprendre les sigles, et là, oui je suis stupide et obtus (nul n'est parfait 😉 ), j'utilisais ce réglage à l'envers et plus les photos étaient sombres, plus j'augmentais le « darken ». J'ai honte 😉 et j'ai presque gâché 2 films !
Donc, quelques premières photos un peu (trop 😉 ) sombres mais sympas (c'est mon humble avis) de Bruxelles …
Indubitablement, indéniablement et définitivement … NOT !
J'ai reçu un film FP-100 C Silk … Ce type de film de type peel-apart pour les polaroid pack 100 apporte au cliché couleur une texture grainée par rapport au brillant plus classique du « non silk ». Est-ce mon inexpérience, ou pas, mais les photos prises au Silk paraissent floues (effet secondaire du grain).
Non, vraiment, plus de Silk … définitivement !
Un test (sans grande valeur scientifique mais confirmant une impression) … la même vue d'abord avec le polaroid 250 et un film Silk et ensuite avec un polaroid 240 et un film « non Silk » …
Avec la photo numérique vous pouvez shooter jusqu'à plus soif … une photo ratée, on recommence et les photos s'accumulent sur les cartes mémoires, disques durs ou éventuellement sur les réseaux sociaux, Facebook, Flickr, Instagram, … S'accumulent et s'oublient … Combien de photos connaissent le bonheur de se voir couchées sur un beau papier et livrées, de cette façon, aux yeux de tous ?
Alors pourquoi pas la photo instantanée ? Hélas, le numérique a tué Polaroid, a mis à mal Fuji. Et malgré quelques projets en voie de réalisation (l'Instant Lab d'Impossible Project ou le Polaroid Socialmatic, tous les deux annoncés pour les mois à venir), il est difficile de croire en un retour victorieux. Et pourtant quel plaisir de tenir en main, en direct, un vulgaire bout de carton, immortalisation de l'instant présent.
Alors, oui, pourquoi pas la photo instantanée, celle que certains artistes, fêlés, mordus, passionnés, curieux ou juste amateurs continuent à pratiquer. Non pas pour faire vintage (quoique …), non, juste pour retrouver un plaisir disparu, étouffé par la technologie galopante. A la lecture de ce blog vous constaterez que, parti d'un pola 635CL retrouvé dans un tiroir il y a quelques mois, j'ai fait un peu de chemin …
En terme d'appareils, il faudra choisir entre les appareils Fuji ou Polaroid
Les Fuji , Instax Mini et Wide, sont encore fabriqués et donc sont parfaitement fonctionnels.
Les Polaroid eux resurgissent du passé dans les brocantes, sur eBay ou autres sites marchands à des prix variables, dans un état pas souvent garanti … gare aux surprises (bonnes ou mauvaises). Les modèles sont très variés mais on peut distinguer pour faire très simple les appareils utilisant les films Fuji (ce sont essentiellement les Polaroid Land Camera 100-400) et ceux utilisant les films Impossible Project, repreneur de la technologie Polaroid, de 70 ASA comme les SX70 , pliants ou pas, ou de 600 ASA comme les SLR 680, certaines box, …
En terme de films, il faudra choisir entre les films Fuji ou Impossible Project
Les films Fuji sont moins chers et donnent des photos au rendu plus naturel, plus attendu. Le développement est immédiat (1 ou 2 minutes), on peut parler d'instantané. Pour les Instax il est relativement facile d'en trouver en magasin alors que pour les peel-apart (pour Polaroid 100-400), souvent, il faudra passer par des boutiques on-line. Les photos peuvent être (très) petites pour les Instax Mini ou plus larges pour le format Wide.
Les films Impossible Project dont la technologie est imparfaite (Polaroid en disparaissant a emmené certains secrets) sont plus chers (plus de 2€ la photo), sont capricieux (difficile de prévoir le rendu de la photo principalement à cause de la forte sensibilité à la température), se développent lentement (il faut compter plus de 45 minutes). Des améliorations sont promises …
Et puis il faut ajouter un facteur subjectif, non négligeable … Les appareils Polaroid sont chargés d'un passé évocateur (on est sur les traces d'Andy Warhol, Patty Smith, …) alors que ce n'est pas vraiment le cas pour les Fuji (et l'appareil Fuji Instax 210 est assez volumineux et, avouons-le, pas très sexy).
A titre d'exemple … la même scène en deux photos. La première avec un Polaroid 240 et film Fuji FP-100C et la deuxième avec un Polaroid SLR680 et film Impossible Project PX680 CP (série spéciale Gold Frame de 12/2012). La température était proche de 26°C … le film Fuji encaisse parfaitement alors que l'Impossible Project prend une teinte marron-chocolat.
Pour en savoir plus, pour poser vos questions à de vrais spécialistes 😉 une seule adresse Polaroid Passion
Comme dit dans un billet précédent le paquet venant d'Irlande contenait un Polaroid Automatic 240 en bel état (vu son âge) mais capricieux. Hélas, monsieur (madame ?) ne semble guère apprécier les films Fuji, exerce une pression un peu trop élevée sur la cartouche plastique, empêche l'extraction du film (déchirement des languettes et … grrrrrrrr).
Heureusement le problème est bien identifié, normal à la limite 😉 , des solutions existent et … reste à trouver la meilleure et l'appliquer avec … mes deux mains gauches.
Voici les solutions proposées …
Enlever les deux tiges métalliques qui appuient sur la cassette comme montré ici … radical et invalidité définitive pour l'appareil
ou simplement tenter de les plier vers le bas pour diminuer la pression
ou encore les immobiliser en position basse comme montré ici ou ici
ou remplacer le couvercle plastique de la cartouche Fuji neuve par un couvercle métallique venant d'une vieille cartouche polaroid. Le métal offrant une meilleure résistance à la pression des lamelles, l'extraction du darkslide et des photos n'en serait que plus aisée. (Maj 21/08/2013 Cette solution est réellement efficace, je l’ai testée/éprouvée avec les films Fuji FP-3000B plus sensibles et le remplacement de couvercles se passe sans encombre même sans prendre de grandes précautions)
Hésitant entre les solutions 3 et 4 et, béni des dieux (on peut rêver), ayant trouvé une très très bonne âme capable de me céder un couvercle métallique, je me suis précipité sur la solution 4, la moins « intrusive » pour le pola.
Et effectivement elle est efficace. Je reconnais que j'ai déchiré l'extrémité du darkslide et pour l'extraire plus aisément il suffit de ne pas refermer complètement le « capot » du compartiment film, d'entraîner sur quelques centimètres le darkslide, de refermer et de l'extraire délicatement mais fermement … oui, ça marche. Et les photos, dès la première, sortent presque facilement. [1. Le remplacement du couvercle ne demande pas de grandes précautions. Le faire si possible dans l'obscurité au risque d'avoir des taches d'exposition sur la première photo. Ce risque sera plus grand pour le film Fuji FP-3000C plus sensible.]
Une vision iphonéographique (choc ou rencontre de deux univers) de mon polaroid 240 (Hipstamatic) …
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