7 décembre 2014 permalink
La polaroidophilie est une affection extrêmement grave. Son caractère addictif est, il faut le souligner, implacable.
Point de section PA (les Polaroidophiles Anonymes) à l’horizon, point de salut (dans ma campagne, je suis déjà victime de quolibets avec Mr B, mon vélo pliant. Alors avec un appareil photo qui ne poste pas directement sur Instagram, je suis mort) !
C’est ainsi que, Black Friday aidant, d’un presque simple clic, je me suis retrouvé possesseur d’un Polaroid Image Spectra. Halte au format carré ! Mais que dire du rectangle … sinon que les 4 côtés ne sont pas égaux ? Pour le look, fabriqué après 1980, la ligne se modernise (sur Vulcain, dans les mains de Monsieur Spock il aurait été parfait) … on aime … ou pas (rien ne peut détrôner le SX70 métal/skin façon cuir brun naturel).
Côté spécifications (source The Land List) …
- Lens: 125mm f/10 3-element « Quintic »
- Shutter: electronic; range 2.8 sec – 1/200(?) sec.
- Exposure: programmed automatic
- Automatic focus; uses Polaroid Sonar AF system.
- Infinity focus lock control.
- Focus distance indicator in viewfinder. (feet or meters)
- Built-in automatic electronic flash.
- Flash fires automatically with every picture; can be overridden.
- Built-in self timer.
- Socket for electronic remote control.
- Brownish-grey-gold body with blue-grey vinyl covering; body folds to cover lens/shutter/flash assembly when not in use.
- Various cosmetic changes made to this model in 1996 or so.
Et c’est aussi à Impossible Project que l’on doit la production actuelle de films noir et blanc et couleur (sensiblité 600 ISO) …
Mon caractère non-aventurier m’a fait pencher sur les propositions honnêtes (j’ose l’espérer) de Impossible Project … un Spectra Image « refurbished » (ah, que j’aimerais être moi-même un chouia refurbished) aux conditions extrêmement souriantes du Black Friday. Du sûr … oui, je vous l’ai dit, l’aventure et ses déconvenues me tentent peu et, avec 25% de réduction, soyons fou.
Et pourquoi pas un Spectra/Image 2 ou un Pro / ProCam ? Je me trompe peut-être mais les Spectra/Image 2 ne possèdent pas certains petits réglages à l’arrière et le Pro serait plus vorace en énergie (affichage digital … et oui, déjà …)
Donc un peu moins de 3 jours plus tard un sympathique livreur de GLS sonne à ma porte, me tend un paquet, me demande une signature, me salue et s’en va … oui, c’est ça aussi l’e-commerce. Une bien belle boite, un déballage un tant soit peu nerveux (refurbished, d’accord, mais à quel point ?) …
Un emballage sobre, et un Spectra en assez bon état (pas vraiment neuf mais presque … il a quand même pas loin de 30 ans d’âge).
Même si l’utilisation de ce type d’appareil ne relève pas de la haute technologie en terme d’utilisation j’avais pris soin de lire le manuel (polaroid-spectra-image-elite-manuel) Ça peut toujours servir … Et vite fait, je lui donne de quoi se régaler … noir et blanc ou couleur, couleur ou noir et blanc ? Il y a de ces questions qui peuvent rester longtemps sans réponse. Pouf, pouf, pouf … c’est toi qui t’y colle … le noir et blanc !
Mauvaise pioche … le « noir et blanc » Impossible exige d’être protégé de la lumière pendant un « certain » temps (quelques minutes) et, avec lek froid qui règne actuellement (2-3°C), comment procéder à l’extérieur ? Pas moyen de déplacer rapidement la photo depuis la frog tongue installée sur le Spectra jusqu’à une poche bien chaude sans passer par une exposition néfaste à la lumière … Avec comme résultat un développement à froid (température d’utilisation conseillée entre 13°C et 28°C, développement 10 min à 21°C) et un aspect surexposé (photo blanchâtre avec ombres).
Et comme je vous dit/montre tout … voici la première photo, un SX70 Alpha …
et les photos 2 et 3 prises à Bruxelles au Wiels (ancienne brasserie transformée en centre d’art contemporain). D’abord en extérieur (aspect surex alors que le temps était gris , très gris, trop gris mais froid) …
… et en intérieur (une cuve de fermentation en cuivre). Oui, c’est mieux (et, au passage, la tenue du Spectra pour faire des photos « paysage » ou « portrait » est plus qu’aisée) …
Et pour le test couleur … patience.
En hiver les polaroidophiles devraient pouvoir hiberner en attendant des jours meilleurs …
20 novembre 2014 permalink
C'est une passerelle surplombant/traversant l'autoroute, une station où pour diverses raisons peu variées je m'arrête de temps en temps. Et pour me détendre je l'emprunte (façon imagée de parler). Pas de vitres, un grillage, le bruit des voitures sur l'asphalte, … une non-envie de sauter (sentiment bizarre mêlé d'aspiration irrépressible et de refus irrépressible tout autant … et même plus).
Peu/pas fréquentée, elle me permet de jouer avec mon pola dans un entrelac de lignes, grillages, poutres métalliques, et ombres.
Avec ou sans soleil, le ressenti varie pour moi et surtout pour mon Polaroid …
Le film Impossible Project est sensible à la lumière, à l'intensité du contraste ombre-lumière, à la température, à sa chimie propre qui semble varier en fonction de la date de production …
Et c'est ainsi que « ma » passerelle peut changer de visage … Et si à la vue de ces photos, un sentiment de déjà-vu s'empare de vous … bravo ! Vous êtes un lecteur fidèle 😉
En Impossible Project SX70BW et Polaroid SX70 Sonar AF …
… ou en Impossible Project SX70 Color et Polaroid SX70 Sonar AF (soleil timide, température modeste) …
… ou encore en Impossible Project SX70 Color et Polaroid SX70 Model 2 (soleil en prime) … Lumière et soleil et les couleurs s'échauffent … un peu
15 novembre 2014 permalink
C'était un jour où il fallait y aller mais le cœur n'y était pas … dans quel état allais-je la trouver ?
Et puis, sur l'autoroute un arrêt (l'organisme a ses impératifs …), un capucino 100% machine à café (le lait plus nuage que mousse, ça vaut ce que ça vaut … ), un rayon de soleil et une belle lumière d'automne et là, sur la passerelle surplombant l'autoroute (brrrr … vertige et sentiment d'aspiration vers l'asphalte) l'envie de l'école buissonnière.
{Polaroid SX70 Sonar AF / Film Impossible Project SX70 BW}
Aller ailleurs. Surtout qu'un ailleurs, pas vraiment sur ma route d'ailleurs, existait … les fêtes de la Saint-Martin à Tourinnes-La-Grosse et du street art (mon anxiolytique perso) avec Roa, pour moi une sorte de mythe iconique (entr)aperçu ici (Londres) ou là (Bruxelles). Mais là, le Roa était tout frais …
Un peu d'hésitation, oui retard très très probable, journée bien alourdie mais le détour était plus que tentant … la chair est faible et la tentation m'envahit.
Tourinnes-La-Grosse, le village de Julos Beaucarne … je l'avais presqu'oublié celui-là. Pour moi c'était Neil Young (et ses potes de CSNY) ou (presque) rien. C'était l'époque de la guerre au Vietnam (depuis, les guerres, on semble s'y être habitué. Bizarre), on lisait avidement La Gueule Ouverte mais aussi Métal Hurlant. René Dumont et son pull rouge enflammait nos esprits … avant que l'eau ne coule sous le pont et que l’écologie devienne politique.
Nostalgique ? Non, pas trop, pas le choix … la flèche du temps n'a qu'une direction et il n'y a plus qu'à la suivre.
Donc, un petit bain de street art, un rayon de soleil sur ses (presque) vieux os et ça repart … avec un Polaroid dans sa besace.
L'animal (je parle – affectueusement – du pola), toujours capricieux, refusa de photographier la chèvre de Roa plongée dans l'ombre. Tant pis …
… un beau Julos par Jef Aerosol …
… DZIA … un nouveau bestiaire …
… et ce graffiti non identifié …
{Polaroid SX70 Sonar AF / Film Impossible Project SX70 Color}
Deux heures plus tard et des kms en plus, Il me fallait faire vite, quitter cet ailleurs et reprendre ma route vers ma réalité …
Une sympathique video de Tourinnes avec FarmProd et DZIA …
31 octobre 2014 permalink
Spécial Halloween 😉
Vous aimez les squelettes, les crânes et autres calcifications du même type ? Moi … pas trop. Mais, aimablement invité à présenter un skull bien à moi sur la page Facebook je dus cogiter ferme …
Donc point de crâne dans mes polas, point de crâne dans mes tiroirs, point de crâne enterré au fond de mon jardin, … rien. Même pas un tout petit crâne bien mignon tatoué quelque part … Ok, il y avait bien quelques belles oeuvres streetart numériques mais, ici, point d'Instant Lab pour instantanéiser la chose. Rien.
Partant de rien, difficile d'arriver à tout. Contentons-nous d'un petit quelque chose modeste … Et une idée … Elle vaut ce qu'elle vaut. Un peu de matériel et deux polas (dont une copie-roid de page de magazine – et il s'en sort bien mon SLR680 – avec un beau petit crâne chevelu de l'artiste Monsieur Qui aka Eric Lacan. Désolé pour l' »emprunt ») Impossible Project avec mon SLR680 et du BW600 …
L'idée … un petit montage assez banal en utilisant la technique de transfert d'émulsion (séparer la « gélatine » photo de ses supports carton et plastique et la déposer/coller sur un autre support, ici du papier aquarelle). Il m'apparaissait logique d'utiliser la technique adaptée aux films couleurs (articles sur le blog et texte/photos sur le blog d'Impossible Project). Comme je l'avais déjà constaté ici ça fonctionne mais à quelques différences près.
- On découpe le cadre carton (ou plus) autour de la photo
- On dépose la photo dans de l'eau assez chaude. Pour un film couleur, le carton inférieur se détache rapidement/aisément, et, ensuite, on sépare l'émulsion de la mince feuille plastique en mylar . Ici, les trois couches (plastique-emulsion-carton) collent assez fortement. Le temps de trempage est plus long. Ensuite, en glissant un ongle entre le mylar et le reste on peut délicatement le décoller. Ensuite, avec un pinceau on peut séparer l'émulsion du fond noir.
- L'émulsion « ratatinée » est transférée dans de l'eau froide (la manipulation en est facilitée) et déposée sur le nouveau support humidifié (on glisse l'émulsion au dessus du support).
- Pour finir, séchage à plat, et aplanissement sous un bon gros dico.
Conclusion, le transfert d'émulsion est possible avec les films noir et blanc d'IP (du Generation 1 … en est-il de même avec le tout nouveau Generation 2 ? ) mais avec quelques petites adaptations.
Le résultat, intitulé « Série noire » …
14 octobre 2014 permalink
De passage à Paris, début octobre, je ne pouvais manquer de faire un saut à l’Impossible Project Shop de la rue Charlot pour leur confier deux grands malades, un SLR680 ayant bravé les lois élémentaires de la gravitation avec pour résultat une tête bien fracassée (même si l’auto-focus ronronnait encore …) et mon SX70 Alpha préféré (trou pour trépied et encoches pour lanière) au bouton rouge-déclencheur baladeur … Retour promis vers la fin du mois d’octobre.
J’en profitai pour acheter quelques films … M’exprimais-je mal ? Ou la charmante demoiselle avait-elle la tête ailleurs ? Je me retrouvais avec deux films noir et blanc plutôt que couleur. Et c’est seulement le lendemain à la sortie de la première photo que je constatais la méprise avec surprise. Sigh …
Oui, le noir et blanc me met mal à l’aise … d’abord pour des raisons comment dire … artistiques (un bien grand mot dans mon cas mais j’ai l’impression d’avoir une « vision » des choses plutôt « couleur ») et des raisons techniques, le noir et blanc est encore plus capricieux (protection à l’éjection, exigences en terme de luminosité … et, dit-on, stabilité dans le temps moins assumée avec virage au sépia).
Face au dilemme, retourner à la boutique pour un échange ou tenter bravement l’aventure, fidèle à moi-même, je choisi la deuxième voie de l’alternative 😉
Quelques beaux gâchages évidemment mais aussi …
… quelques photos plaisantes sur le quai d’Austerlitz …
… et à la Butte aux Cailles …