Deux fois l’an, une certaine effervescence s’empare de la communauté des polaroidophiles … les Polaroid Weeks.
Durant une semaine, 6 jours en fait, on est convié à poster 2 instantanés tout frais (inédits du moins) sur les réseaux sociaux Instagram, Flickr … Une façon de constater l’ampleur, la vigueur et la diversité de la photo instantanée Polaroid et Fuji.
Le polaroid est pour moi la capture d’instants de vie teintée de subjectivité, celle du photographe (je ne parle pas de l’artiste mais du gars qui appuie avec plus ou moins de bonheur sur le déclencheur) et celle de la chimie (on l’a assez souvent répété, l’instantané Polaroid est plus que capricieux). Ces instants on (je) les vit, les engrange et les partage ici, parfois, pas tous (l’item « scanner les polas en attente » ne figure pas en haut de ma todo list. En bon procrastineur la catégorie « urgences » est généralement vierge et ses items inexorablement reportés dans la catégorie « plus tard, sans faute … si possible »).
Voici donc ce qu’aura été ma semaine Polaroid … de tout, de rien, des souvenirs qui remontent de loin, des bonds et rebonds dans le temps et l’espace (l’occasion de scanner des « oubliés ») et beaucoup de plaisir …
Jour #1 … Paris …
Jour #2 … Merville-Franceville …
Jour #3 … Tokyo …
Jour #4 … Bilbao …
Jour #5 … Bagan …
Jour #6 … last but not least Larmor-Baden …
Le plus petit mois de l'année et pourtant …
Il commence par une session baby-sitting qui s'achève … 4 jours intenses, pour mon dos, pour la pratique du néerlandais, pour le « racontage » d'histoire (et là, j'avoue, raconter passionnément encore et encore les tomes 2 et 3 de Louca, du foot, du foot et encore du foot alors que le foot je déteste, j'ai fait fort … et eux ils adorent … » encore 爷爷 », oui 爷爷 – yeye – c'est moi), pour la fabrication d'arc artisanal (un « bam », c.-à-d. un morceau de bois souple – rare en cette saison au cœur de Bruxelles – et une ficelle. Il faut savoir faire flèche de tout bois, au propre et au figuré.), et plein d'autres choses … mais aussi un petit safari photo à Saint-Gilles et BXL pour tester le Lomo Instant Square …
… un petit monstre intéressé (y'a pas d'âge) par la production paternelle …
Le 3 … reçu 2 packs doubles de films Polaroid 600 expirés (03/2009) évidemment. Leur reste-t-il un souffle de vie ? Comme souvent le pod central a mieux résisté à l'usure du temps … par contre après 6-7 photos la batterie rend l'âme 🙁
… et Mr B. un peu délaissé ces derniers temps …
Le 4, lever de soleil … le pola y ajoute toujours une touche dramatique plaisante-angoissante et sur le Fuji révélation d'un mystérieux trou noir (Fuji serait-il du côté obscur ?). Quant aux couleurs, on reste dans l'interprétation libre …
Le 6 … détour par Roubaix (pour Benjamin 😉 ) . Quelques C215 versions pack100 et pola600 expiré, avant que le temps ne les emporte dans son naufrage …
… et un Jef Aerosol au Polaroid 240 …
Le 7 … passage à BXL et détour par Neerpede et un spectaculaire hibou par Mehsos …
Ce sont les vacances … pour eux. Quant à nous, baby-sitters, va falloir assurer … et abandonner, faute de temps, les réseaux sociaux 😉
Et quant ils nous quittent, il nous reste désolation et mal de dos 😉
Du soleil, de la fraîcheur aussi … et une douce impression que le printemps pourrait faire son retour.
Le 19 … destination un chouia controversée … la Birmanie. Oui, Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix et les rohingyas … alors ? Oui, alors … je reste sans réponse. Je disais dans un précédent billet que j'avais, suite à ces événements, découvert que « bouddhiste agressif » n'était pas un oxymore et j'en suis encore pantois.
Tout voyage commence par une valise ou l'art d'emporter son espace vital avec soi. Qu'oublierais-je cette fois-ci ?
… puis l'avion, l'arrivée en terre inconnue, le jetlag (en fait, non), l'acclimatation, la découverte de Yangon, le départ pour Bagan (plein de choses), et ce baptême en ballon le 28 février … date à laquelle (faute de 29) j'emprunte la mythique Route 66 …
Il y a quelque temps, je postais quelques polas « coucher de soleil » … Ne voulant pas abuser, j'avais gardé quelques polas pour plus tard. Et le « plus tard », c'est ce billet …
Les films Impossible ne sont pas toujours à l'aise dans des ambiances très contrastées et, parfois, ils s'en tirent avec brio (du moins je le pense) … jusqu'à pouvoir illustrer cette phrase de Baudelaire ?
“Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D’hyacinthe et d’or. ”
(Charles Baudelaire)
Pour y accéder, ma fidèle monture (non, ce n'est pas la péniche … trop lente 🙂 ) …