27 novembre 2014 permalink
Un troisième triptyque pour la série tournaisienne et scaldéenne … en remontant le cours impétueux 😉 du fleuve (« Naviguer de Tournai à Gand, n’était pas non plus sans risques notamment dans la traversée de Tournai à cause de la rapidité du courant » mais c’était au XVIIe siècle. Wikipedia), après Kain et le Pont des Trous, c’est un peu avant Antoing, sur la rive gauche, que je me suis arrêté.
Les installations de la cimenterie CBR sont assez photogéniques (d’après moi) et symboliques d’une activité industrielle, ancienne et actuelle, dans la région … de quoi marquer un paysage … humain et géographique.
La pratique du pola n’est de tout repos … quand ce n’est pas la meteo (sensibilité aux températures « extrêmes »), c’est … Dans le cas présent, un nouveau film et … rien, si ce n’est le bruit du moteur tentant vainement d’éjecter le darkslide. Docteur, c’est grave ?
Après ouverture de la trappe, pas de « bourrage » dû à un darkslide qui n’aurait pas trouvé la sortie … serait-ce le mécanisme d’éjection qui n’aurait pas fonctionné ? Ou bien, exceptionnellement, un blocage du darkslide dans la cassette ? Après extraction et analyse de la cassette, la seconde possibilité pourrait bien être la bonne. En extrayant d’un peu moins de 1 centimètre, le carton, et refermant la trappe … éjection réussie.
Passons aux photos … en espérant que la première photo n’ait pas été exposée … et comme toujours il faudra(it) attendre une trentaine de minutes pour le savoir et passer à la photo suivante. Pas simple, le pola ! Passons la suite de déboires essentiellement liés à un pack défectueux (De là à espérer un remboursement par Impossible … avec un nom pareil, ne rêvons pas).
Des 8 photos … trois totalement blanches surexposées, une bof (normal) et finalement un triptyque (aurais-je réservé une trop belle part au ciel ?) …
{Polaroid SX70 Model 2 / Film Impossible Project SX70 Color}
3 novembre 2014 permalink
Citrouilles, potirons, crânes ou gerbes (je parle de fleurs), c'est selon … Halloween, toussaint, fête des morts, touillons le tout et servons chaud.
Quelqu'un disait que si la vie n'a pas de sens, elle a une direction … le cimetière. Alors autant apprivoiser l'endroit et y faire quelques pas en étant assuré que le retour est compris dans la balade.
Et même si je n'y perçois nulle présence évanescente (quand on est mort c’est pour la vie), j'aime déambuler, traîner les pieds dans les feuilles, lire ici et là les épitaphes, laisser divaguer mon esprit et, éventuellement, sortir mon pola pour … une petite photo.
C'était il y a quelques jours au cimetière du Sud à Tournai …
{Polaroid SX70 Model2 / Film SX70 Color}
{Polaroid SLR680 / Film B&W600}
{Polaroid SX70 Sonar AF / Film SX70 B&W}
25 octobre 2014 permalink
C'est une maison sans grand passé … bâtie vers 1930 (comme le montre, ou plutôt, ne le montre pas cette carte postale de +/- 1905 où la maison est … absente, au centre, devant l'arbre qui lui-même masque la cathédrale). Une vie de maison … habitée, incendiée, abandonnée … en ruine donc.
Mais voilà, sur la façade un petit diable, au sourire narquois, prenait plaisir à observer les passants qui en vinrent à ressentir cette présence inquiétante jusqu'à croire que le petit diable les suivait des yeux … L'endroit déserté devint un lieu prisé par les jeunes amateurs de sensations fortes qui ne manquèrent pas de l'utiliser pour certaines soirées bien arrosées. Pas vraiment messes noires mais guindailles gothiques …
La rumeur, particulièrement galopante dans les petites villes, fit le reste et la maison en ruine devint la maison hantée (un nom que n'apprécie pas le propriétaire des lieux) ou la maison du diable.
Pour lui redonner un brin de convivialité et tenter d'extirper cette noire réputation, le propriétaire, Charles-Antoine d'Heilly, a eut l'idée intéressante de confier le mur extérieur au groupe de jeunes « Les Jeunes donnent de la Voix » qui n'attendait que ça pour en faire un mur d'expression graphique à deux pas du centre ville (et non pas exilé sous des pylônes autoroutiers ou autres refuges du même type).
Je suppose qu'entre la bonne idée et la réalisation, les tractations avec les autorités et l'urbanisme ne furent pas des plus aisées. A Tournai, le graffiti reste avant tout un acte de vandalisme alors que, bien géré, à l'instar de nombreuses villes (Gand, Roeselare, Anvers, Vitry sur Seine, Paris 13, …), il rapproche la ville de ses citoyens, il peut être un atout touristique (parcours Streetart), il va même jusqu'à protéger les murs du vandalisme absurde et aveugle (un mur bien blanc attire alors qu'un graffiti est souvent respecté). On préfère une ruine en ruine 😉 qu'un mur coloré, vivant, qui attire les passants, les arrête, les intrigue, les fait discuter …
Que sera l'avenir ? Personnellement, j'espère que ce graffiti va disparaître non pas pour restituer un mur lépreux sans intérêt mais pour revivre sous d'autres formes. Un graffiti est éphémère, les artistes doivent se succéder, se confronter … et l'attrait pour le public n'en sera que plus grand.
Ce premier mur, a été confié à 5 artistes All'Dirty Yannick, Sekel, PetitB, Caroline Léger et Cyrille Nys … une fresque bien locale intégrant un bon nombre de petits (ou gros) détails tournaisiens .
Une occasion de sortir le polaroid 250 et un pack Fuji FP-3000 B (j'aime ce film mais je le répète il n'est guère convivial … le « pelage » ne doit pas trop attendre au risque d'avoir des traces collantes sur la photo et le « stockage » des films dégoulinants de produits chimiques légèrement corrosifs n'est pas des plus aisé) …
All'Dirty Yannick … work in progress …
Les passants ne font pas que passer … ils s'arrêtent 🙂
{Polaroid 250 / Film Fuji FP-3000B}
10 octobre 2014 permalink
Dans une ligne du temps bien orientée le progrès est généralement devant (ou derrière si on lui tourne le dos comme aurait dit je ne sais plus qui). Le nul c'était hier, le bien c'est maintenant et le mieux ça sera pour demain … Évidemment, il y a le pessimiste indécrottable pour qui le pire a toujours existé mais moins hier que demain … Allez savoir.
Et pourtant. Prenons le cas des films polaroid dont la production fut stoppée dans les années 2000 sous les assauts du numérique … et reprise quelques années après par une bande de fadas, anciens de polaroid, Impossible Project. Pas si fadas que ça en fait 🙂
Hélas, si les machines étaient encore disponibles la chimie, elle, n'a pas suivi. La production des réactifs assez « pointus » utilisés dans le processus de développement instantané perdit toute rentabilité et fut interrompue (à cela s'ajoutèrent peut-être des critères écologiques et environnementaux ?).
(Petit) pas à (petit) pas, Impossible Project tente de retrouver/adapter les secrets de polaroid … lentement, péniblement. Nos polas sont encore loin, niveau qualité, de leurs ancêtres. Et leurs imperfections font leur charme …
De temps en temps et de moins en moins fréquemment on peut trouver des films polaroid périmés. Au mieux, on se retrouve avec des photos recouvertes d'un voile brunâtre, divisée en trois zones verticales (le banding, le vieillissement différent des réactifs dans les trois pods) et pour clôturer le tout, des grosses taches brune stalacticoïde vers le haut … on aime, ou pas.
C'est avec un film polaroid 600 (exp 01/2006) et un polaroid SLR680 que ces quelques photos tournaisiennes ont été prises
Ici (le Pont des Trous) la tache brune et le feuillage font un assez bon ménage …
La cathédrale …
25 septembre 2014 permalink
Un trépied, un pola, un peu (beaucoup ?) de lumière, les ingrédients sont réunis pour réaliser un nouveau triptyque (voir ce billet) …
Ayant sous la main un modèle docile, l’Escaut, avec ou sans méandres, c’est au cœur de Tournai que j’ai planté mon trépied (c’était le dimanche 24 août) …
Et comme toujours avec les films Impossible, le droit à l’erreur n’est offert qu’aux seuls photographes (très) patients. Attendre 40 minutes pour voir apparaître la photo … et constater qu’elle est sous(sur)exposée ou tout autre aléa inhérent aux films Impossible et à l’utilisation de ces vieilles bécanes que sont les SX70. N’en faisant pas partie (je parle des photographes patients) , c’est de retour chez moi, que j’ai constaté qu’un de mes essais était effectivement sousexposé … 🙁
Le Pont des Trous et le quai des Salines …
{Polaroid SX70 Sonar AF / Film Impossible Project SX70 Color}
Profitant de l’occasion, j’ai shooté aussi en noir et blanc et, pour ce type de film dont le développement est assez rapide (10 minutes), il est primordial de protéger la photo de la lumière pendant les premières secondes pour éviter une surexposition. Ici, le cache (un darkslide) a glissé légèrement et la surexposition est bien visible sur la partie supérieure de la photo …
{Polaroid SLR680 / Film Impossible Project BW600}
… et avec une protection efficace, l’église des Rédemptoristes (qui aurait dû être le sujet de mon deuxième triptyque) …
{Polaroid SLR680 / Film Impossible Project 600 BW}
La même en couleur …
{Polaroid SX70 Sonar AF / Film Impossible Project SX70 Color}